Elliot Elliot 18 décembre 2016 12:27

Les Français ont profondément ancrée dans leur atavisme le souci de la verticalité du pouvoir. 

Et ce ne sont pas les nouveaux Français imprégnés de valeurs patriarcales qui vont changer la donne.
La révolution a certes coupé la tête du dernier roi mais bien vite le besoin s’est de nouveau fait sentir d’un chef, un chef qui ne discute pas, qui décrète et qui impose.

Les Français consentent parfaitement à être dirigés à coup de pied au cul : ils en redemandent même et d’ailleurs ils ont tendance à sanctionner ceux qui ont la faiblesse de leur demander leur avis : les référendums ne doivent pas être vus comme une catharsis mais comme le désaveu du jeu démocratique.

Au sommet de l’état, les têtes autoritaires repoussent sitôt tranchées, elles prennent la figure de Napoléon I et III ou des monarques restaurés et déchus dès lors qu’ils cessent de représenter la main de fer. Le général Boulanger doit à sa pusillanimité son exil de Bruxelles et le général de Gaulle à son énergie très bien mise en scène un succès que, seul, le recours à un référendum qui était aveu de faiblesse a renvoyé dans ses pénates.

Avec les primaires – soi-disant démocratiques – les partis démontrent surtout leurs faiblesses et le vainqueur des primaires à Gauche ou à Droite est celui qui réussit à donner à son programme l’illusion de la puissance : arrivé au pouvoir suprême, l’élu se coule néanmoins dans le costume couleur souris qui lui a été taillé et il étale sa médiocrité comme un oripeau. 

Ce fut particulièrement vrai avec les deux derniers présidents qui ont porté leurs insuffisances à incandescence.

Si l’on fait abstraction de tous les obligés, les partis ne sont plus en terme de militants que des coquilles vides d’où l’idéal est absent, submergé par le clientélisme.

Il sera intéressant de mesurer la participation aux primaires socialistes dont le résultat finalement importe peu pour évaluer le discrédit qui frappe le parti socialiste crédité actuellement et quel que soit le candidat retenu d’une dizaine de points au premier tour des présidentielles.


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