Fergus Fergus 12 janvier 2017 12:06

Bonjour, Laurent

« Le champion de l’hiver dans les sondages l’est rarement au final »

Voilà qui devrait plutôt inquiéter... Fillon, ne croyez-vous pas  ?

« une grande partie des média, qui couvrent de manière bien complaisante sa campagne et lui accordent une attention telle qu’elle doit expliquer en partie ses sondages »

Pas si évident que vous le dites et que l’affirment certains ici et là - y compris sur ce site - pour se rassurer : nombre d’éditorialistes se sont montrés jusque-là très dubitatifs, parlant de « bulle » et de « soufflé » éphémères. C’est seulement depuis les derniers sondages et au vu des affluences en meetings qu’ils en viennent maintenant à douter de la fragilité de cette candidature.

« quel espace pour Macron s’il affronte Valls et Bayrou et quelle légitimité à se présenter sans passer par les primaires ? »

Si Bayrou est présent, Macron ne se qualifiera évidemment pas pour le 2e tour car les deux se neutraliseront, comme je l’ai écrit dans mon article sur le sujet. Mais Bayrou est un fin connaisseur des élections, et il ne pourra se présenter que si Macron redescend de manière significative du piédestal où il s’est installé pour le moment. Dans le cas contraire, Bayrou courait le risque d’un échec cuisant sous la forme d’un score étriqué - et inférieur à ses prestations antérieures - ainsi que d’une possible 6e place bien peu reluisante.

Quant à Valls, encore faudrait-il qu’il se qualifie lors de la primaire, et cela ne va pas être facile car il va concentrer sur lui la majorité des attaques. Mais même qualifié, il n’aura aucune véritable légitimité si sa victoire est étriquée. Promis à un score faible, derrière Macron et Mélenchon, il pourrait alors être contraint par ses troupes de se retirer de la course. Le bruit de cet éventuel retrait commence d’ailleurs à courir du côté du PS, avant même le premier débat de la primaire.

En réalité, tout dépendra pour Macron de sa position dans les sondages après la primaire PS-PRG. S’il est toujours en 3e position, et suffisamment haut pour espérer se qualifier au détriment de l’un des deux favoris Fillon ou Le Pen, alors on pourra considérer une candidature socialiste comme très improbable, et observer avec amusement les nombreux ralliements à Macron, venus tant des rangs du PS que de centre et même de la droite juppéiste.

Je ne sais pas si Macron s’effondrera. Mais j’ai nettement l’impression que vous prenez vos désirs pour des réalités, en espérant que votre prophétie sera auto-réalisatrice.

Personnellement, je voterai Mélenchon et très franchement peu m’importe que Macron l’emporte sur Fillon ou l’inverse - étant donné que ce sont les deux faces d’une même ligne politique à quelques détails près -, mais je suis très loin d’être aussi assuré que vous semblez l’être de l’évanescence du phénomène Macron. Pour plusieurs raisons :

1) Son image est jeune et moderne, et les Français veulent voir d’autres têtes

2) Il se positionne comme n’étant « ni de gauche ni de droite » ce que les Français veulent croire

3) Sa victoire serait un grand coup de pied dans les fourmilières PS et LR

4) Eu égard à son positionnement, il est en mesure de fédérer de très nombreux soutiens de bords différents, et par conséquent de contribuer à la sortie des vieux clivages.

Bref, à suivre. Avec beaucoup d’intérêt ! 


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