Jean-Marc B 18 mars 2017 08:41

@rosemar
Bonjour rosemar. Oui, l’éducation permet de développer l’esprit critique. Un élève de l’âge de la fin du collège, après l’exercice de l’analyse critique des textes littéraires ou autres, devrait savoir qu’un reportage, qu’un discours qu’une chronique, qu’une interview , qu’un micro trottoir diffusés à la télé ou à la radio sont presque toujours de parti pris. Il ne devrait pas être un ’gobeur’. Et puis, s’il y a de la noirceur dans la vision du monde qui nous est donnée à voir et à entendre dans les médias, il y a aussi des lueurs de « beauté et de grandeur ». Exemple, on peut nous montrer les effets dévastateurs de l’agriculture intensive avec l’usage démesuré des pesticides, il y a aussi, parfois, des reportages qui montrent des agriculteurs qui pratiquent une agriculture biologique, saine, respectueuse de l’environnement et des consommateurs. Il y a des courageux qui ne choisissent pas toujours la facilité et ne sont pas des moutons de Panurge.
L’école devrait être donc une école du courage. Et de la solidarité.
C’est vrai que je me suis souvent demandé comment certains élèves trouvaient des ressources suffisantes pour ne pas sombrer dans la dépression après tous les échecs et les difficultés qu’ils rencontraient. Car certains cumulent terriblement les handicaps dans leur jeunesse. Comment voulez-vous qu’un élève soit réceptif à une leçon de grammaire ou de géométrie quand dans la soirée précédente , il a vu son père tabasser sa mère ?
Dupontel dénonce les effets néfastes de la compétition dès l’école. Il a raison. il y a une option, celle que j’ai choisie : la coopération qui change sûrement bien les choses et remet en question certains enseignants. La coopération vient en fin de compte à porter attention aide et partage dans la classe. Au bout du bout , on s’aperçoit que personne n’est ou ne sera épargné . Le sombre destin est notre lot commun. Et l’on a intérêt à développer les capacités de solidarité , de convivialité. L’OCCE (l’Office Central de la Coopération à l’Ecole) qui puise ses racines dans les pédagogies actives , telles que celles de Freinet m’a aidé à y voir un peu plus clair.
L’école n’est-elle pas potentiellement, une école de la vie , qui nous aide à réfléchir à ce qu’est le monde et à ce que nous sommes dans le monde ?

Nous aussi les enseignants, nous ne devons pas être des « gobeurs ». Par exemple, on nous invite à dispenser une certaine histoire de l’art, brossée à grands traits périodiques : renaissance, baroque, classicisme, romantisme . Derrière toutes ces œuvres que l’on doit apprendre à trouver belles, n’y a-t-il pas les marques insidieuses des classes dominantes ? Les puissants se sont servis de l’art et des religions pour assurer leur pouvoir. Les Médicis qui se faisaient représenter dans les scènes religieuses peintes sur les tableaux des églises ne cherchaient-ils pas avant tout à impressionner le peuple ? Et les expressions artistiques d’une époque ne conviennent pas aux nouveaux tenants du pouvoir. Alors, ils détruisent souvent ...Aujourd’hui, l’art est avant une question de profit. Ne parle-t-on pas de « marché de l’art ». Nous sommes dans une économie de marché dérégulée.
L’art correspond complètement à une sociologie et à un jeu de pouvoirs.
Avouons que les instructions officielles de l’Education Nationale ne jouent pas du tout sur ce tableau-là. Et que nous pouvons passer à côté de quelque chose d’essentiel, si nous ne restons pas lucides. Bon courage, Rosemar.


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