Philippe VERGNES 19 septembre 2017 14:20

@ JL,


C’est bien parce que ce n’était effectivement pas si évident que votre question méritait un éclaircissement de ma part qui vous amène à interpréter correctement l’idée que j’ai souhaitée exprimer.

Sur mon allusion, elle concerne l’abandon par Freud de sa théorie de la séduction (ou première théorie des névroses), sa « neurotica », par l’invention de la psychanalyse, du complexe d’œdipe et de la théorie des pulsions, etc. Les raisons de cet « abandon » sont nombreuses, mais de façon tout à fait paradoxale, elles ont permis l’émergence de la psychanalyse. En fait, compte tenu du contexte historique et de la situation personnelle de Freud, il ne pouvait en être autrement. Freud ne s’est pourtant pas résigné à abandonner totalement ce qu’il nomma sa « source du Nil » et donna à certain de ses textes un caractère paradoxal « approuvant/déniant » dans un même mouvement sa « neurotica ». Ce faisant, il laissait le soin à ses successeurs de dévoiler la vérité sur les violences familiales et les abus que certains parents commettaient à l’encontre de leur progéniture, son époque n’y étant pas prête.

L’oeuvre de Freud ne peut être correctement décryptée et appréhendée que si l’on dispose de la clef appropriée qui est celle que donne l’étude des paradoxes comme a si bien su le faire Racamier et le courant de la psychanalyse groupale et familiale (psychanalyse sans divan) dont il est l’un des représentants. C’est la raison pour laquelle j’ai présenté dans un article le livre de Maurice Hurni et Giovanna Stoll, Le mystère Freud : psychanalyse et violence familiale, deux des plus grands spécialistes actuels des perversions relationnelles.

Pour l’heure, il suffit juste de savoir que les psychanalystes que l’on dit « orthodoxes » passent totalement à côté de cette clef de décryptage. Il faut lire le livre de Hurni et Stoll pour pouvoir saisir cela.

Sur mon style, je prends votre remarque comme un compliment, car il faut savoir que ce qui me motive en premier lieu n’est pas le fait d’informer, mais de pousser les gens à la réflexion et par là à les obliger à « casser » quelque peu leurs certitudes. Ce n’est pas l’écriture d’un article qui présente une quelconque difficulté pour moi, ce qui m’est difficile c’est d’écrire un article qui réponde à l’objectif de pousser les gens à réfléchir, même si je sais pertinemment que cela n’intéresse guère de monde. Aussi, lorsque vous dites que mon style est « quelque peu déroutant » et « demande une lecture plus qu’attentive ainsi qu’une collaboration lectorielle hors du commun » et bien vous me complimentez en m’indiquant que j’atteins par là le principal objectif que je me fixe lors de la rédaction de mes articles qui effectivement demandent bien une collaboration lectorielle (que je n’aurais jamais pensé à qualifier de « hors du commun » cependant... peut-être faudrait-il que je réfléchisse à ça, car pour moi ce que vous désignez comme « hors du commun » est le b.-a.-ba de toute communication...).




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