mj357 (---.---.227.99) 27 février 2007 16:03

Bonjour pour continuer le débat sur les salaires je vous colle une partie d’un article que je viens de soumettre hier à AGORA mais qui visiblement n’a pas l’air de leur plaire.

La gauche sort souvent l’argument keynesien de dire qu’il faut relancer la croissance en augmentant les salaires sans contrepartie. Elle l’explique de la manière suivante : « La propension marginale à consommer étant plus grande chez les bas revenus que chez les hauts (si je donne 1 à un smicard, il le dépense, si je donne 1 à 1 rentier il a plus de chance de l’épargner), en prenant plus à celui qui a en impôt et qui aurait de toute façon épargner ce plus, je peux relancer la croissance car en redistribuant ces ressources aux plus pauvres ils vont consommer et relancer la consommation et donc la croissance, ce qui doit augmenter l’investissement (les entreprises devenant plus confiantes) et donc à terme nous mettre en situation de plus d’équité sociale. C’est la base du modèle dit Keynésien. »

En réalité il se passe la chose suivante :

"Si j’augmente les salaires sans compensation identique de création de valeur ajoutée ou de productivité, en réalité je ne fait qu’augmenter la masse monétaire sans augmenter la production globale. Je crée donc uniquement de l’inflation (augmentation des prix puisque le surcoût de salaire et automatiquement répercuté sur les prix afin de ne pas perdre en productivité) et je rends moins concurrentielle nos entreprises à l’exportation. La constatation de l’inflation par n’importe quel agent économique (producteur ou consommateur) entraînant chez lui rien d’autres qu’un alignement sur cette inflation (soit j’augmente moi aussi mes prix, soit je demande une augmentation de salaire), j’accélère cette inflation. Celle-ci s’accélérant donc de manière exponentielle, l’agent économique en vient donc à l’anticiper avec pour résultat augmentation permanente et déraisonnée des prix. Etant plus facile d’augmenter les prix que les salaires, le travailleur est le plus grand perdant dans l’histoire et je creuse les inégalités. Les entreprises de leur côté perdent en productivité et ne peuvent plus exporter, résultat c’est le déclin avec pertes de ressources (impôts) pour l’Etat qui creuse ainsi son déficit malgré le fait que ses dépenses augmentent sans arrêt pour couvrir ou tenter de couvrir les inégalités qui se creusent. C’est un chèque en blanc : je ne sais pas où on va mais je paye (Ségolène est très fort à ce jeu là). Petit rappel historique, on appelle cela la stagflation (augmentation de l’inflation et baisse de la croissance) et la France a failli en mourir en 1981. Conclusion, on ne peut partager la richesse qu’à condition d’en créer."

Il vaut mieux grâce au tranfert des charges assedics en gain de prestation sociale pour une PME sur un nouvel emploi, remettre les gens au travail sans que cela coute plus cher et rendre ainsi mécaniquement la demande des chômeurs moins importante. La conséquence étant une raréfication de la main d’oeuvre disponible les entreprises sont obligés de sacrifier une partie du bénéfice en augmentation de salaire pour recruter ou gerder le personnel. Mais cette augmentation est réelle et non pas seulement créatrice d’inflation.


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