Oui, c’est assez simple, en somme, et pratique : ça permet à la fois de confirmer la thèse du choc des civilisations à la base des agissements de l’OTAN et de justifier l’état d’urgence pui d’instaurer des lois liberticides sous prétexte de danger terroriste.

Mais ça suppose d’accepter le fait de présenter des facettes de vulnérabilité que le étasuniens refusent d’envisager. Ils vivent dans le mythe du sanctuaire : le territoire américian ne saurait être violé par un ennemi extérieur. La seule exception à cette règle de base pour l’état qui se permet de viloer toutes les frontières et de s’ingérer dans toutes les affaires a été le 11 septembre. Il est remarquable que les tours du Trade Center se trouvaient sur la ligne de contact entre le territoire américain et le reste du monde, tout au bord de l’océan, ce qui permet de se convaincre du fait qu’aucun ennemi fût-il le diable (en l’occurrence Ben Laden) ne disposait de moyens suffisants pour déjouer la vigilance et l’efficacité de l’état protecteur, et que la cible avait été frappée de l’extérieur, sans pénétration. 

Or, Las Vegas est à l’intérieur des terres, et là, il n’est pas question pour l’oncle Sam, quelle que soit l’explication, d’admettre que son territoire soit entaché par des étrangers. Le shérif de Las Végas n’a certainement pas tout compris dans ce que ses chefs attendent de lui. Le FBI est plus près du QG et insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un « attentat terroriste ».