Christian Labrune Christian Labrune 11 octobre 2017 14:22

@Olivier Perriet
Je ne comprends pas très bien l’utilisation que vous faites du mot que vous prêtez à Marie-Antoinette. Cette proposition assez choquante, dont on ne trouve trace que dans l’oeuvre de Jean-Jacques Rousseau, serait en fait le propos d’une « grande princesse » de l’époque dont il ne dit pas le nom. Il se pourrait bien qu’il ait inventé cela de toutes pièces. Mais peu importe quant au fond.

Il y a, de fait, dans les banlieues, des élèves qui sont mal nourris, et dans le lycée où j’enseignais il y a vingt ans, l’intendant délivrait déjà un certain nombre de tickets de cantine gratuits. Mais c’est des cervelles qu’il était question, me semble-t-il, plutôt que du ventre, et sur ce plan-là, ce qu’il faut donner aux moins favorisés, c’est bien de la brioche et tout ce qu’il y a de meilleur. Je n’en démordrai pas.
Meirieu, le pape des pédagogos, à une certaine époque, pensait qu’il fallait fallait faire étudier aux pauvres des textes qui expliquent, par exemple, le fonctionnement des appareils domestiques. Cela leur serait plus utile que la littérature classique. Monstrueuse et criminelle sottise ! Ceux qui sont les moins favorisés socialement ont plus besoin que les autres de Racine et de Shakespeare, parce que s’ils ne les rencontrent pas à l’école, ce n’est pas dans une bibliothèque familiale inexistante qu’ils risquent jamais de les trouver. C’est ce qu’avaient très bien compris les hussards noirs de la République après Jules Ferry. Jusqu’aux années 70, l’école aura été un ascenseur social qui permettait, sur deux générations, d’arriver au sommet de l’élite républicaine. En revanche, depuis la destruction radicale du système d’instruction publique entreprise par les socialistes au milieu des années 80, l’ascenseur social est cassé, et si on est né pauvre, à quelques exceptions près de plus en plus rares, on le restera.


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