Pierre Sarramagnan-Souchier Pierre Sarramagnan-Souchier 27 novembre 2017 11:33

@Mohammed MADJOUR
Je ne partage pas vraiment votre point de vue.

En effet, c’est la mort de Tito qui a fait remonter les désirs des divers peuples de Yougoslavie de retrouver leur autonomie. Et cela a été accéléré par la brutalité du pouvoir Serbe en la personne de Slobodan Milošević.
Le reste en a découlé…

(…) Tito meurt en mai 1980 et certains diront par la suite que la Yougoslavie s’est éteinte avec lui. Cela libère en effet progressivement les revendications nationalistes de tous les peuples. En mars 1981, des manifestations d’Albanais réclamant le statut de république tournent à l’émeute : la répression Serbe fait des dizaines de morts et des centaines de blessés du côté albanais1. Le nationalisme serbe s’illustre surtout en septembre 1986 quand apparaît un mémorandum attribué à l’Académie serbe des sciences et des arts : celui-ci met en cause l’ordre constitutionnel yougoslave qu’il affirme être anti-serbe. C’est la théorie du peuple serbe victime de l’histoire2.

Slobodan Milošević, devenu deuxième homme du parti communiste yougoslave, met en œuvre deux coups de force dans les provinces autonomes et républiques liées à la Serbie : « Révolution des yaourts » en 1988 en Voïvodine et « Révolution antibureaucratique » au Monténégro en janvier 1989. Puis, il décide de supprimer l’autonomie constitutionnelle du Kosovo en mars 1989. Il dissout le parlement et le gouvernement du Kosovo et interdit l’emploi de la langue albanaise dans l’enseignement et les médias. Le 24 septembre 1987, il déclare à la huitième session ou plénum : « Personne ne se mettra sur le chemin de nos réformes. » 


Juridiquement, la suppression de l’autonomie est illégale car ce n’est pas seulement la constitution du Kosovo et de la Serbie qui sont en question mais surtout la constitution fédérale de Yougoslavie. 


Cette dernière définit clairement l’autonomie du Kosovo et les conditions de son appartenance à l’ensemble yougoslave. En outre, en violant la constitution fédérale, cette annexion de l’une des huit entités constitutives par une autre entité détruit juridiquement la fédération : « le droit de chacune étant la condition de l’adhésion de toutes, elle les déliait toutes de leurs obligations envers l’ensemble, légitimant l’exercice de leur souveraineté, que la constitution même affirmait, dans le sens de l’indépendance. » 


C’est ce que les Slovènes font immédiatement remarquer et que les Kosovars revendiqueront par la suite. (…)


Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Kosovo



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