Philippe VERGNES 2 décembre 2017 15:25

@ Bonjour Laurent Herblay,


Moi-même auteur d’un ouvrage qui dénonce les dérives de la politique commune de la pêche (PCP), j’ai dû chercher ailleurs le problème de fond qui préside aux décisions absurdes que prennent nos gouvernants en matière de gestion des ressources halieutiques (et de la biodiversité de façon générale). J’y consacre d’ailleurs deux chapitres dans mon livre qui met en perspective cette irrationalité avec la criminalité en col blanc, domaine d’étude que j’ai investigué au début des années 1990 constatant la « folie » des décisions qui étaient alors prises dans cette filière.

Je peux vous certifier aujourd’hui que les résultats de cette politique sont catastrophique et bien pire encore que ce que l’on nous informe sans la presse aux ordres. Même les scientifiques sont sur ce sujet en retard d’une guerre. J’en connais depuis vingt-cinq ans qui me disent maintenant que j’avais raison lorsque je criais au fou à l’époque... trop tard.

Cette pêche électrique est une absurdité de plus à mettre au profit de la PCP calquée sur le modèle productiviste de la PAC qui a motivé la construction européenne. En résumé, l’Europe s’est construite sur la destruction des ressources et des terres agricoles. C’est une véritable catastrophe.

« La biodiversité de la Méditerranée occidentale vit aujourd’hui ses dernières heures dans un silence de cathédrale. Cette « apocalypse » annoncée à l’horizon 2030 par le rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques enregistré à l’Assemblée nationale et au Sénat le 21 juin 2011 est d’ores et déjà un fait acquis pour certaines zones de cette mer antique, Mare Nostrum, berceau de notre civilisation.
Seuls un effort titanesque et une forte prise de conscience de la part de la société civile pourraient encore sauver ce qui peut l’être. La raison imposerait de mettre en œuvre un plan d’urgence pour susciter cet élan salvateur, car nos dirigeants s’illusionnent autour de la Directive cadre « Stratégie pour le milieu marin » (DCSMM) et de son Plan d’action pour le milieu marin (PAMM) basés sur une évaluation initiale des eaux marines et un programme de surveillance qui éludent les principales observations attestant des plus importantes dégradations subies par cette mer.
Ce qui signifie très clairement que les objectifs visés par cette directive ne seront jamais atteints à l’horizon 2020 comme initialement prévu par ce texte... ni même en 2050, tant le déni qui imprègne cette évaluation est patent pour les acteurs de la filière pêche méditerranéenne. Est-ce pour cette raison qu’ils ont été écartés des travaux ouvrant la voie aux futures décisions qui seront prises à leurs dépens ? »

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