Cateaufoncel 26 février 2018 18:33

 établio@gaijin

« ...il est marqué dans la charte que les discussions intelligentes sont interdites ? »

Ce n’est pas une question de charte, mais de volume et de durée.

Avant même d’aborder les questions de fond, un certain nombre de concepts, à commencer par les conditionnements et leurs origines, devraient être précisément définis.

Et puis il y a la finalité de la sémantique générale qui m’apparaît - outre qu’accessible à un tout petit nombre seulement - comme une sorte d’ascèse que le sujet doit s’imposer en permanence, pour ne pas « sortir des clous » plantés par Korzybski, si je peux me permettre cette triviale métaphore.

Mais il y a pire. Si je me réfère à un petit bout de texte sur lequel je suis tombé en me documentant un peu sur la sémantique générale, il s’avère que Korzybski croit dans une prédictibilité des comportements humains, qui permettrait d’éviter "que des systèmes politiques, économiques, sociaux, etc., s’effondrent sous l’impulsion de guerres, de révolutions, de dépressions financières, de chômage, etc. »

Or, s’il y a, selon ma conviction, quelque chose qui n’est pas prédictible, c’est bien le comportement humain, individuel ou collectif, dans la mesure où, comme l’écrit Henri Laborit, dans L’éloge de la fuite, ce qui conditionne l’« action est généralement du domaine de l’inconscient ».

Bien avant lui, Gustave Le Bon écrivait dans La psychologie des foules  : "S’il ne fallait mettre à l’actif des peuples que les grandes actions froidement raisonnées, les annales du monde en enregis­treraient bien peu.« 

Et encore dans les Aphorismes du temps présent : »L’évolution des sentiments est indépendante de la volonté. Nul ne peut aimer ou haïr à son gré. L’homme le plus fort reste sans pouvoir sur la vie de ses éléments affectifs et ne peut qu’en réfréner l’expression.« 

Or, c’est précisément la capacité supposée, ou son absence, à réfréner l’expression de ses sentiments qui rendent le comportement humain, isolé ou en groupe, totalement imprédictible à un moment précis et dans circonstances données qui ne sont pas plus prévisibles.

La comparaison que Korzybski établit entre une société humaine et un pont, qui ne s’effondre pas si les calculs statiques ont été effectués correctement, ou, à l’opposé, dont les causes »physico-mathématiques" de l’effondrement sont aisément identifiables par les experts chargés de l’enquête, me paraît complètement surréaliste.

Mettre sur un même plan des matériaux inertes et des êtres humains que l’histoire, comme l’actualité, nous montre bien peu rationnels et tout aussi peu raisonnables, va contre toutes mes convictions, produits d’un conditionnement dont je ne discerne pas l’origine...


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