Pascal L 15 mai 2018 19:18

@oscar fortin

La théologie de la libération ne cherche bien évidement pas à se substituer au royaume de Dieu mais elle repose sur l’idée qu’il est vain de parler du Christ et de son salut aux plus pauvres si ce salut n’est pas immédiat. Elle offre donc un salut immédiat de substitution par la libération. « La théologie de la libération dit aux pauvres que la situation qu’ils vivent actuellement n’est pas voulue par Dieu » et « La création d’une société juste et fraternelle est le salut des êtres humains, si par salut nous entendons le passage du moins humain au plus humain. On ne peut pas être chrétien aujourd’hui sans un engagement de libération » Gustavo Gutierrez. Ce qui est vrai dans les parole de Gustavo Gutierrez, c’est que Dieu n’a jamais voulu le mal mais il oublie que ceux qui commettent le mal sont aussi des personnes aimées de Dieu.
Le Christ nous demande de nous engager auprès des plus pauvres, mais pas de s’engager à les libérer car cet engagement ne peut être tenu sans violence. Le Chrétien doit chercher à convertir celui qui commet l’injustice, mais cette conversion ne dépend pas de lui. La création d’une société juste et fraternelle est un objectif impossible à tenir en tant que tel et tous ceux qui ont cherché à créer une telle société ont commis l’injustice pour imposer leur projet. Il n’y a pas de société idéale sans goulag.

« Il s’agit d’une théologie qui donne consistance et force à la vie sociale et communautaire avec l’Esprit de solidarité humaine, de compassion les uns pour les autres, de miséricorde... » Rendez à César, ce qui est César et à Dieu ce qui est à Dieu. L’organisation de la vie en société n’est pas de la théologie ou l’objet de l’enseignement de Jésus, il existe des forces politiques pour cela. Cela ne signifie pas que nous devons démissionner de nos responsabilités humaines devant l’Etat, mais Dieu n’est pas dans l’organisation du pouvoir. 
« Il [Satan] lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » » (Luc 4, 6-7) Jésus nous enseigne ici que l’organisation du pouvoir dans la société appartient à Satan et il convient de l’éviter. Tout ce qu’il est possible de faire, c’est de pratiquer le bien et la justice et d’éviter le mal nous-même. Pour les autres, nous ne pouvons que les exhorter à suivre le Christ. C’est uniquement par l’amour que l’homme peut accéder au salut proposé par Dieu. Cet amour nous pousse à aider les plus pauvres, mais pas à combattre ceux qui les exploitent. Pour Jésus, le principal enjeu pour l’humanité est son salut et il n’est pas nécessaire de vivre dans une société idéale pour l’obtenir. Le salut est proposé à chacun individuellement et non à une société, ce qui serait renier la qualité de Personne à ses membres. La société ne peut donc être le soucis de Dieu.

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