Luniterre Luniterre 11 novembre 2018 14:12

@Ecométa

Albert Einstein était donc un génie à plusieurs égards, dont celui du sens de la formule...


Pour autant, et selon les formules mêmes que vous citez, il ne prétendait pas détenir la solution.


Personne ne peut prétendre la détenir, à titre individuel, de toutes façons. Les idées qui font bouger le monde naissent de l’expérience sociale collective et du bilan qui en est fait par la mémoire populaire, en grande partie.


C’est pourquoi la bataille des idées est aussi celle du conditionnement, dans lequel les médias jouent un rôle essentiel et sont généralement aux ordres du système, quel qu’il soit, d’une manière ou d’une autre.


La rupture intervient, révolte, révolution, changement de régime, quand le décalage entre le discours officiel et le vécu concret est suffisamment flagrant pour décaper le conditionnement et raviver la mémoire populaire des luttes.


C’est, d’une autre manière, ce qui s’est produit en URSS, à la fin des années 80. Le « brillant » de la civilisation occidentale est devenu suffisamment crédible, aux yeux des soviétiques, pour qu’ils se détachent de leurs élites bureaucratiques effectivement corrompues et qui usaient d’un double langage.


Ils ont donc accepté assez passivement le changement de régime, pour passer d’un capitalisme bureaucratique qui n’avait pas le courage de dire son nom à une forme de « libéralisme » assumé qui devait à la fois apporter plus de liberté et plus de prospérité.


En fait, ce fut le règne sanglant de la mafia et une semi-colonisation par l’occident, le tout entraînant une misère noire encore bien pire que celle de l’ère soviétique finissante. Sauf pour quelque profiteurs, généralement liés à la mafia, effectivement. L’oligarchie n’est pas essentiellement née des débris de la bureaucratie, contrairement à une idée reçue en occident, mais de l’émergence de la mafia, déjà chronique depuis plusieurs décennies, en URSS. La bureaucratie et la mafia ont des itinéraires parallèles depuis les « réformes » déjà libérales, en fait, de Khrouchtchev, qui s’était institué en leader de cette bureaucratie. La mafia a fini par devenir économiquement dominante sous Gorbatchev et accéder quasiment au pouvoir sous Eltsine.


Le mouvement de la mémoire populaire s’est alors réveillé avec l’arrivée au pouvoir de Poutine, qui paraissait simplement nécessaire, au départ, pour stabiliser les affaires de ces messieurs les oligarques. Avec Poutine, c’est donc finalement le nationalisme russe qui s’est réveillé, lui assurant un soutien populaire encore considérable, près de 20 ans plus tard.


Dans le même temps, et fusionnant avec le nationalisme russe, est revenue la nostalgie de l’ère soviétique, et principalement pour la période stalinienne, qui combinait à la fois progrès économique et social et grandeur nationale de la Russie, étendue à l’ensemble de l’URSS.


Dans cette vidéo, parmi d’autres du même style, c’est bien ce qui s’exprime, notamment à travers les commentaires, dont on peut comprendre la tendance générale, même sans comprendre le russe...


https://youtu.be/trBaJVvcmRc


( Cité in https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/11/09/aurelien-barrau-ou-le-desert-en-marche-de-lecologie-politique/ )


Il ne s’agit pas pour autant de revenir en arrière, mais de tenir compte du bilan de l’expérience et de refonder un socialisme réellement moderne, et en accord avec vous sur ces points :


« ...identique pour la finalité mais de différent dans la forme et les technologies moderne de communication peuvent sans aucun doute nous y aider. »


« Il faut lutter mais avant tout, et d’abord au plan fondamental (Ontologique) et mettre les moyens en phase avec ce fondamental (Déontologique). Redéfinir ce qu’est l’économie, surtout ce qu’elle ne peut et ne doit pas être comme un système de création de richesses mais un système de satisfaction des besoins individuels et collectifs ; autrement comment penser et parler d’économie sans être d’accord sur la définition ? Evoquer la liberté, une liberté forcément relative, entre contrainte et liberté collectives comme individuelles, et non l’absolu crétin du libéralisme ! »


Ce que le marxisme interroge, ce n’est pas seulement la rationalité de l’économie, même si cela reste la base évidente, ni même uniquement le retour de la valeur d’usage en économie, mais bien aussi l’usage de la vie, comme avait tenté de le reformuler Guy Debord, en son temps :


https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/11/05/1971-la-planete-deja-malade-et-les-soviets-reves-par-guy-debord/


En réalité, l’une ne va pas sans l’autre, et c’est là toute la dialectique qu’il nous faut comprendre pour construire le socialisme du 21ème siècle.


(>>> suite dans le post suivant....)


Luniterre



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