Pascal L 17 décembre 2018 10:40

Qu’est-ce qui rapproche un Musulman d’Algérie, d’Egypte d’Arabie Saoudite, du Pakistan ou d’Indonésie ? Ils se disent tous Musulmans, mais à les étudier, on peut se demander s’ils pratiquent la même religion. A aucun moment, nous ne pouvons douter de l’envie de paix d’une grande majorité de Musulmans. Si j’interroge les Musulmans de mon quartier qui viennent d’un peu partout, je vois, pour une majorité d’entre eux, un désir d’intégration dans la société française, du respect pour les autres religions et ils affirment tous qu’ils n’ont qu’un seul livre de référence, le Coran. Si je les interroge sur le Coran, je n’ai jamais la même réponse, que ce soit sur le statut de la femme, les relations avec les autres religions... et lorsque je lis le Coran, je vois encore autre chose. Il me semble que les personnes que j’interroge ne connaissent pas le Coran, sinon par cœur dans une langue qu’ils ne comprennent pas. La plupart ignorent, par exemple, qu’il y est question de partage de butin et d’esclaves, en particulier sexuelles dans la sourate 4 (les femmes). La religion que je vois dans la réalité est plus proche d’une religion naturelle que du Coran, tel que nous pouvons le lire. Les Marabouts africains et les esprits sont toujours présents dans l’islam du Maghreb. Il y a beaucoup de traditions locales et aucune théologie. De toutes façons, le Coran ne parle pas d’Allah à cause de sa transcendance absolue (?). Il s’agit principalement d’un ensemble de règles à appliquer, une sorte de norme juridique. Si je lis le Coran, la paix n’existe que dans la houmma, la communauté. Ailleurs, c’est dar al-Harb, le pays de la guerre. Le verset du sabre (s9, 5) étant un des derniers écrits ne peut être abrogé et il justifie avec d’autres toutes les violences (il y a 65 fois le mot tuer dans le Coran et beaucoup sont à l’impératif). On me dit que la valeur du verset dépend du contexte, mais quel contexte ? J’ai beau lire la Sourate 9, toutes les limitations sont des cas très particuliers. Par exemple, il est dit que la protection est accordé à ceux qui ont signé un pacte, mais les pactes valides sont signés près de la Mosquée Sacrée (Aujourd’hui à la Mecque) où les non-Musulmans n’ont pas accès... Qui aujourd’hui a signé un pacte avec l’islam ? Il n’existe aucun document, signé par tous les pays de l’OCI qui explique comment ce verset du sabre doit être appliqué.

Quand nous posons le problème du statut de dhimmi à des exégètes, il écrivent tous que ce statut est toujours valide car inscrit dans le Coran, mais qu’il ne peut pas être appliqué aujourd’hui, car l’islam n’est pas en position pour l’appliquer. Devons-nous en conclure que le jour où l’islam sera en position de l’appliquer, l’islam appliquera aussi le verset du sabre ?

La sourate 109 est souvent citée pour montrer le désir de paix. Je ne doute à aucun moment que ce désir existe, mais nous ne pouvons rien conclure de la sourate 109. Je ne peux qu’inciter les Musulmans a lire le Coran en entier pour le comprendre vraiment et à en tirer eux-même les conséquences. Peut-on pratiquer une religion qui est si loin de ses textes sacrés ? 

Vous parlez de la charte de Sainte Catherine, mais ce document a toutes les chances d’être un faux. Il n’existe pas d’historien qui défend son authenticité aujourd’hui. Il s’agit d’une copie tardive d’un original qui, selon toute vraisemblance, n’a jamais existé. Ce document pose aussi quelques problèmes de cohérence.


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