velosolex velosolex 27 décembre 2018 18:08

@Mélusine ou la Robe de Saphir.
C’est un événement horrible et quasi incompréhensible. Pourtant il s’est déroulé, comme le massacre des arméniens, comme celui qui a condamné la quasi totalité de la population amérindienne et américaine, comme celle qui a vidé l’Afrique d’hommes ramenés à la positon de batail pour peupler l’Amérique de sous hommes. On ne peut faire un hiérarchie de l’indicible. On ne peut non plus rester en état de choc, tétanisé, dés qu’un type tente d’instrumentaliser le présent en prenant appui sur la mémoire des victimes….Plus d’un bourreau vous dira que c’est la première exécution qui est la plus pénible, ensuite cela devient automatique. Voir enivrant. Les bergers vous diront qu’un chien qui connait le gout du sang, récidivera. Voilà l’indicible, déjà. Qui appartient à une minorité de psychopathes, mais faisant recrutement parmi les ballots. 
Thimothy Snyder a vu assez justement dans cette guerre, la tentative de l’Allemagne de réaliser un empire colonial en Europe. Il constate qu’à partir du moment que la machine se grippe, après Stalingrad, la shoah prend tout à coup une allure inédite, comme si le régime, encaissant des revers sur le terrain de plus en plus terribles, tentait de trouver une victime expiatoire, et qu’il s’agissait d’unir l’Allemagne dans une espèce d’orgie macabre, où tout retour est impossible, vu l’énormité du crime. 
Impossible à partir d’un certain moment de comprendre le crime, qui n’a même plus d’intérêt économique, ou stratégique quelconque, les convois de déportés se poursuivant jusque fin 44. Comment comprendre que les meilleurs intellectuels se soient laissés séduire par cette machine frustre, mais habillée par Hugo Boss, et mis en scène par Leni Riefenstah, orchestrée par Von Karayan…Cette guerre, c’est aussi le triomphe de la manipulation sur les âmes faibles, l’attraction du vide potentialisée par un mythe kitsch de l’homme supérieur, ayant droit de vie et de mort. Rien qu’une bande de mafieux, au fond, ennivrés par le crime, sachant qu’ils se sont coupés de l’humanité. La guerre de trente ans contient les même scènes que les einsatzgruppen commandos...Gomorah, le livre de salviano, relève les mêmes mécanismes de complicité, de meurtres ritualisés, gratuits, à vocation de rituels, le tout baignant là aussi dans une sorte de recherche d’esthétisme...Salviano révéle que les mafieux ont changé leur façon de tirer et d’exécuter, après avoir vu « le Parrain ». et ont fait bâtir sur les hauteurs de Naples les répliques des demeures du film...Les allemands n’ont pas eu besoin voir « portier de nuit », mais l’esthétisme décadent, lié au spartiates, et à leur cruauté, était au centre de leur façon d’être. La génèse du crime est dans sa mise en scène, et il est inutile de dire combien Goering accordait de place au cinéma et à la manipulation. 


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