Pie 3,14 3 avril 2019 19:19

L’auteur fait preuve d’une certaine naïveté et manque d’informations.

D’une part le document de 600 pages négocié par May avec l’UE et refusé par son parlement ne fixe en aucun cas la relation future avec l’UE. Il organise simplement la période de transition qui permet le divorce et pendant laquelle les deux protagonistes vont préparer des traités. Il est prévu pendant ce moment de ne pas rétablir de frontière physique entre les deux Irlande. Rien n’est prévu pour la suite, il faudra négocier. En cas de no deal, la frontière deviendra extra-européenne et sera aussi compliquée à franchir que celle entre la Pologne et la Biélorussie par exemple jusqu’à la signature d’un traité qui prendra forcément plusieurs années.

D’autre part vous évoquez le statut de la Suisse et d’autres celui de la Norvège. Ces pays participent au grand marché, acceptent la libre circulation des personnes issues de l’UE et cotisent au budget de l’UE sans avoir de droit de vote ni de décision. La Grande-Bretagne refuse ce statut et prétend négocier un accès au grand marché sans libre circulation des personnes ni participation au budget de l’UE.

Autant dire que c’est perdu d’avance mais on en est pas encore là puisqu’il s’agit pour l’instant de seulement organiser la transition et c’est un tel bazars que la suite laisse augurer du pire.

Les anglais ont à mon avis commis une grave erreur en imaginant un monde qui n’existe plus. Celui d’une puissance qui savait diviser le continent et nouer des accords économiques favorables avec tous les pays. Ils viennent de comprendre que seuls ils ne pèsent pas grand chose lors des premières discussions qu’ils ont eues avec l’Inde, l’ex perle de l’Empire qui aujourd’hui les regarde de haut et pose ses conditions. Des conditions qui ne seront probablement pas meilleures que celles obtenues par l’UE et ses 500 millions de consommateurs.


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