Surya Surya 6 juillet 2019 19:06

« Cette fois, vous tirez avant même d’avoir menacé ! »
(Extrait du Clan des Siciliens)

J’ai lu l’article du Daily Mail que vous avez mis en lien, et comme un article (surtout venant de ce très hautement intellectuel journal...) ne reflète jamais le ton ou les émotions de la personne qui parle (d’où les émoticones mises à la disposition des commentateurs sur Agoravox) voire même détourne les paroles de la personne interviewée et manipule l’opinion publique, j’ai été écouter la vidéo. 

Je crois qu’en fait, ce qu’il a voulu dire, c’est que les réfugiés, au fond d’eux, ont envie de retourner dans leur pays. 
Ca n’a rien à voir avec un manque de compassion de sa part, il dit au contraire que l’Europe se doit d’accueillir les réfugiés, les éduquer etc. 

Mais en effet, il pense qu’à terme, il est mieux qu’ils rentrent chez eux. Soit dit en passant, il n’a jamais dit que l’Europe doit les mettre à la porte.

Pour ce qui est de l’Europe qui doit rester aux Européens, il semble le penser en effet, par contre il rigole et blague avec l’image de l’Europe devenue musulmane ou africaine, et il a l’air lui même surpris que la journaliste l’ait pris au premier degré.

La journaliste de l’interview, qui s’empresse de lui sauter à la gorge, en s’offusquant et montant sur ses grands chevaux (« quel mal y aurait-il à ce que l’Europe devienne musulmane bla bla bla... ») alors que justement je n’ai pas eu la moindre impression en l’écoutant qu’il y voyait du mal, ou qu’il croyait comme beaucoup de gens à cette théorie xénophobe du « grand remplacement », d’autant plus qu’ayant rencontré des responsables religieux de tous les cultes, et tellement de gens divers dans sa vie, je le vois mal être l’apôtre de la haine et de l’intolérance (d’ailleurs quand on lit ses livres et qu’on va écouter ses conférences, il ne fait que prôner l’amour des autres, la tolérance, le respect etc !!), et évidemment elle n’a rien compris et a tout pris au premier degré (on voit d’ailleurs à la tête qu’il fait quand elle lui répond qu’il est très légèrement affligé de voir qu’encore une fois ses propos ont été mal compris, mal interprétés, voire détournés, c’est à dire qu’on se sert d’un truc qu’il a dit sans penser à mal, pour s’empresser de le discréditer (ce qui lui arrive constamment).

Conclusion, ne jamais faire confiance à des journalistes... Ils sont indispensables à la société dans le travail qu’ils font, parce qu’il faut informer, dénoncer, etc, mais leur mentalité de toujours chercher la m... là où il n’y en a pas ne les rend pas dignes de confiance. C’est le genre à vous poignarder dans le dos.

Lorsqu’elle dit dans l’interview « et s’ils souhaitent rester en Europe ! », elle a raison, en dépit de son agressivité inutile et mal placée, mais ce qu’elle ne comprend pas du tout, c’est que c’est JUSTEMENT parce qu’il est lui aussi un réfugié (ce qu’elle lui reproche presque...) qu’il est mieux à même qu’elle de comprendre ce qu’un réfugié ressent et vit au quotidien. Elle ne peut pas comprendre ce que c’est, lui si. 

En fait, tout ce qu’il pense au sujet des réfugiés, du moins c’est mon impression, vient du fait qu’il part du vécu des Tibétains exilés, qui bien évidemment ne demandent qu’à retourner au Tibet, si seulement c’était possible, pour analyser le problème des réfugiés en général.

Lui et le peuple tibétain en exil souhaitant si ardemment retourner au Tibet, je pense qu’il extrapole un peu et pense que tous les réfugiés ont au fond d’eux ce même désir, celui de pouvoir un jour où l’autre rentrer chez eux. Ce qui est vrai pour certains évidemment, mais pas forcément pour d’autres. 

Il est tout à fait vrai qu’il ne prend pas alors suffisamment en compte l’individualité des gens, et donc le fait qu’une personne qui a refait sa vie dans un autre pays, y a trouvé du travail, y a peut être vu la naissance de ses enfants, y a vécu des années et des années, et a fini par s’y sentir chez lui, n’a pas forcément envie de tout laisser tomber et reprendre encore une fois tout à zéro dans un pays lointain qui était autrefois le sien (et dont il a peut être encore la nationalité, certes, mais n’y a plus les attaches) où il n’a pas vécu parfois depuis des decennies, et qui en plus ne lui a peut être laissé que de mauvais souvenirs. Même si cette personne a décroché un diplôme d’ingénieur en Europe, ça ne veut pas dire qu’il doit automatiquement retourner chez lui pour y exercer son activité, au service du pays dans lequel il est né. Il a en effet parfaitement le droit d’avoir envie de rester dans le pays qui l’a accueilli. Je ne suis donc pas du tout d’accord avec lui sur ce point, car je pense que soit il ne voit qu’une partie du problème, soit il juge trop en fonction de son cas et du cas des Tibétains.


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