leondelyon 4 octobre 2019 12:06

Nous pourrions passer la journée sur le sujet, entre ceux qui dénient l’intérêt de la langue, prêts à se « vendre » par facilité (l’anglais est une langue plus ’compressive’ et rapide d’emploi) et ceux qui se « pignolent » avec un français technologique ou désuet de type Macronie triomphante.

Perso, je suis pour un enseignement de l’anglais dès la primaire, voire des rudiments ne maternelle, mais il faudrait pour cela que les enseignants y soient aguerris. Le français reste la langue de l’écrit par excellence, la langue de la poésie, du roman, etc. mais au plan oral elle a encore de beaux jours devant elle, à condition de respecter la « Vielle Dame ».

Un enfant ’ordinaire’ est en mesure d’assimiler 3 langues dès son plus jeune âge, et la « chasse aux patois » (*1) fut une ineptie, l’Occitan par exemple étant une formidable ouverture sur les autres langues latines : espagnol, italien, portugais, catalan

(*1) en fait les dialectes locaux des grandes langues de l’Hexagone (Français, Occitan, Flamand Lille Alsacien-Lorrain, Corse, Catalan -Perpignan — Breton-’bretonnant’ (mes excuses si j’en oublie)

Mais de grâce, stop au franglais gratuit ou à un globish qui relèvent plus d’une forme de snobisme que d’un besoin réel (la langue de « l’ Entre-soi »)

Toutes les langues s’enrichissent des autres par contact et phénomène naturel, mais tout comme en matière de changement climatique, nul besoin d’appuyer sur l’accélérateur, tout viendra assez vite !

Nous VENDONS NOTRE ÂME en bradant notre français et je ne donnerai que deux trois exemples récurrents : emploi du participe passé (chanté) pour l’infinitif (chanter) ou inverse, finale EZ du verbe pour ER, écrire à TORD pour à TORT (ce quoi se tordre de rire) ; etc. Des exemples qui en fait relèvent du Cours Elémentaire.

Et que dire de cette mode ridicule où « par le fait même » (ou ’par le fait’) devient du COUP ou pour le coup, expression totalement dénuée de sens

 ; ou « l’IDEE C’EST QUE » à la place de « sur le principe », « dans l’esprit », « le principe, c’est que’ ...

 »C’EST ÇA« (it is, that is) pour »C’est cela même« , c’est exact, tout-à-fait....

Ce »COMPLIQUÉ« (IT’S DIFFICULT ou VERY DIFFICULT) qui revient comme un leitmotiv toutes les deux phrases, remplaçant (par seul LAXISME verbal) »difficile, ’pas facile’, ’ardu’, ́’malaisé’, etc., etc.

Alors quand on parle de fainéantise des Français, pourquoi n’évoque t’on pas leur ’entichement’ pour ces traductions hasardeuses aisément évitables si seulement on prenait le temps de parler et d’ARTICULER.

Quand les baveux de la radio prononcent ATAUNE (O de faune) pour ATONE (o de téléphone) ou IFAÛNE plutôt que IFONE pour copier l’anglo-américain, ou PEiLLEMENT pour PAIEMENT (on prononce pémen ou paiment selon le lieu) afin de calquer PAYMENT, allons-nous vers une ’arabisation’ du français ou bien une américanisation ?

Les Portugais ont fait de FOOTBAL, FUTEBOL, les Espagnols FÚTBOL, les Allemands FUBAL (lire Foussball), adaptant chacun le terme anglais à sa propre langue. Nous, panurgiens, moutonniers en diable, calquons l’anglais de façon aveugle. La meilleure preuve en est le nom du GARDIEN (de buts) longtemps nommé à tort...GOAL (nom = BUT au sens de VISÉE, OBJECTIF).

Par contre les mots de la RENAISSANCE ÉLÉPHANT ou PHARMACIE pourraient sans problème redevenir ÉLEFANT ou FARMACIE (pour ne citer que cet exemple).

Quand (toujours les baveux) on se met à prononcer CHODE ou ROLE (o de code, à la méridionale) plutôt que CHAUDE ou RÔLE (o de impôt), n’est-ce pas une mode snobinarde ?

Jadis on prononçait POL pour PAUL, mais PAÛLE pour PAULE, ce qui permettait de distinguer PAUL (masculin) de PAULE (féminin).

Le FRANÇAIS avait ses codes qui, autant que de « COM-PLI-QUER » la compréhension ou la diction, correspondaient à une étymologie précise ou des moyens de repère pour la bonne compréhension de la langue. Ainsi les liaisons entre mots par l’intermédiaire des consonnes ( « de temps à autre => »de temps   z’à autre« ) étaient une bonne chose, jusqu’à l’avènement du grotesque. En effet, pour éviter les »EUH« ...dans les discours politiques, les profs de diction font prononcer par exemple le T de SONT ( »Ils SONTT pour ils sont)

L’ancienne langue français ( -> 1460) ou même le vieux français ( -> 1850) ne prononçait guère les consonnes, et c’est la scolarisation qui généra le phénomène.

En conclusion, respectons notre langue et tentons d’être réellement bilingues sans mutiler l’une ou l’autre des langues. Les deux s’y retrouveront, dans un respect mutuel. La LAÏCITÉ, c’est AUSSI la langue commune, unificatrice et représentative de l’identité d’une NATION, y compris riche de ses diversités.

(on peut toujours parler sa langue en famille ou dans des assemblées communautaires).


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