Eric F Eric F 3 février 2020 19:22

@Jean Dugenêt
J’ai remarqué que vous avez effectivement dans cet article un peu bémolisé le rapprochement entre le projet allemand sur l’Europe (protectorat à sa dévotion) et la construction européenne d’après guerre (à visée supranationale), mais vous avez quand même écrit, je cite le passage " Le projet de la « Neue Europa » était bien un projet nazi. Le nazisme incluait donc une forme d’européisme et il est normal que le passage du nazisme à la construction européenne n’ait pas causé de graves problèmes de conscience aux anciens nazis concernés"

. Donc vous ne le dites pas tout en le disant..
En fait, il y a au contraire eu à l’époque une sorte d’abjuration du nationalisme allemand à l’époque de l’après guerre, voulant le diluer dans une Europe supranationale (supranationalité que que refusait le courant gaulliste, la France n’ayant pas les mêmes raisons de « se diluer »).

Concernant la Wehrmacht, les gens à l’époque avaient pas eu le choix de s’enrôler, mais WH a été à un poste administratif avec le plus petit grade d’officier (lieutenant), il a donc été dans une situation comme quiconque avait un poste dans l’administration ou l’enseignement à cette époque. Personne à ma connaissance n’a contesté son passé, mais feindre de le découvrir comme étant un engagement éminent dans la machine nazie est tout à fait excessif (je vois encore de Villiers se trémoussant sur son siège devant la caméra en évoquant ce point). Le but de cette campagne est bien évidemment d’appuyer sur l’argument « qui dit Europe dit héritage nazi » -et/ou CIA, certains faisant allègrement l’amalgame-, d’où mon évocation de la perception « complotiste » de votre parti dans l’opinion publique (au delà de la seule oligarchie europhile).

On a déjà parlé lors du précédent article de l’existence de tensions entre des pays de la CEE/UE (il y en a eu dès les années 60 avant que la Grèce ne soit intégrée), mais il n’y a pas eu de conflit armé, alors qu’ils n’avaient cessé depuis des siècles. Certes la paix avait été établie préalablement à la construction européenne, mais la logique de coopération l’a alors emporté sur celle de belligérance (l’état d’esprit dans la France de 1945 était franchement anti-allemand, il était tout autre 15 ans après).

Donc on peut bien évidemment critiquer ce qu’est devenu peu à peu la machine européenne (et je ne m’en prive pas non plus), mais vouloir diaboliser l’essence même de la construction européenne depuis l’origine me parait un mauvais procès.

Enfin, concernant la « communication » de l’UPR, vu de l’extérieur le grand écart que j’ai mentionné entre internationalisme prolétarien et national-conservatisme laisse pour le moins perplexe sur ce que serait la politique appliquée. Le parcours et les relations politiques du leader relèvent clairement du second courant, peut-être êtes-vous plus proche du premier ?


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