Jean Dugenêt Jean Dugenêt 10 mars 2020 19:40

@Eric F

Effectivement la comparaison entre la situation actuelle et la situation sous l’occupation de l’Allemagne nazie fait apparaître plus de différences que de ressemblances. La comparaison ne peut tenir que sur deux points :

  • Comparer le projet de la « Neue Europa » d’Hitler et le projet de l’UE
  • Comparer la situation au regard de l’indépendance nationale. La France à l’heure actuelle est-elle plus indépendante à l’égard de l’UE qu’elle ne l’était à l’égard de l’Allemagne pendant la guerre ?

Je ne pense pas être en mesure d’aller au bout de cette discussion mais je voudrais faire ressortir quelques observations essentielles. Il faut comparer les deux projets et non pas leur mise en œuvre car la « Neue Europa » d’Hitler est restée à l’état de projet mais elle n’a jamais réellement fonctionné alors que l’UE fonctionne bel et bien.

Le projet de la « Neue Europa » a commencé à être élaboré à partir de la rencontre Hitler-Mussolini de 1938 et en fait, pendant toute la période 1938-45, l’Allemagne avait une économie entièrement au service de la guerre et, effectivement, par rapport à la France, elle cherchait uniquement à piller toutes les ressources matérielles et humaines. Dans ces conditions, la « Neue Europa » était surtout un sujet de propagande qui a alors été intégré à l’idéologie nazie.

Si on ne compare que les projets il y a assurément beaucoup de points communs. Il n’est que de regarder les affiches de propagande pour la « Nouvelle Europe » d’Hitler pour s’en convaincre. Certaines seraient assurément reprises à leur compte par les européistes actuels comme celle où nous voyons l’Europe rétrograde avec ses frontières qui sont des cloisons et l’Europe moderne qui a fait tomber les cloisons pour ouvrir de grands axes de communications. Sur le plan économique de nombreuses idées se retrouvent dans les deux projets :

  •  Une zone économique européenne sans frontières et sans barrières douanières.
  •  Un marché unique.
  •  Une politique agricole commune.
  •  La relocalisation des usines au plus rentable.
  •  Un taux fixe entre les monnaies.

Le principe même de rassembler des pays d’Europe consiste à choisir les pays où la population est prioritairement de race blanche et d’une « culture occidentale » marquée par le christianisme.

Mais, il y a aussi des différences. Le projet de « La Nouvelle Europe » devait se dresser contre le bolchévisme et la juiverie internationale alors que le projet de l’UE doit plutôt s’opposer, dans le cadre de l’OTAN, à la Russie de Poutine et au monde arabo-musulman.

De mon point de vue, les deux projets sont aussi détestables l’un que l’autre par leur côté raciste et belliqueux. Priorité aux pays avec des populations essentiellement de race blanche qui doivent se rassembler pour être plus forts par rapport au reste du monde. Il y a toutefois une différence pour le projet de l’UE car ce rassemblement d’une super grande puissance européenne doit se faire au service des USA qui reste ainsi la plus grande puissance dominant le monde grâce à son alliée : l’Europe. Il est évident que ce souci de domination est à l’opposé de l’aspiration au socialisme pour le bien de l’humanité.

Vous dîtes aussi :

« Par ailleurs, il y a eu certes une influence étasunienne pour pousser à une coopération européenne, c’est un fait, mais les présenter comme seuls et uniques créateurs et contrôleurs relève d’extrapolations et hypertrophies  »

Et plus loin :

 « Vous qualifiez de « trahison » toute démarche de responsables politiques dans le sens de la construction européenne, comme s’il s’agissait de céder à un ennemi, alors qu’il s’agit d’une coopération et alliance.

Effectivement, aller dans le sens de la construction européenne c’est céder à un projet des américains. Voir à ce sujet la page de la Wikipédia sur le « Comité américain pour une Europe unie ».

Voici comme autre élément d’appréciation allant dans ce sens une citation du général Dwight Eisenhower en réponse à 14 questions sur la guerre et la paix, Paris-Match n°136, 27 octobre 1951, p. 16 à 19 :

 « Rien ne pourrait nous être plus agréable que d’apprendre que les Etats d’Europe occidentale ont décidé de réunir dans une ville d’Europe – disons à Luxembourg – des délégués responsables, avec le mandat de rédiger l’acte constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale, etc., et qu’à partir du 1er janvier, l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération. Aucune décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons »

Ce n’est qu’une des citations qui montrent que « les plus grands promoteurs de la construction européenne n’étaient pas les premiers concernés (les pays européens), mais plutôt les américains.  » C’est ce qui est écrit page 11 dans un livre intitulé « le Petit Cultivé : Tome 1, Tout savoir sur l’Union européenne ». Cette citation est suivie (page 12) par trois autres citations du même acabit.

Les auteurs nous laissent ensuite ce commentaire : « L’un des principaux arguments des européistes était que « faire l’Europe » c’était « faire le poids » face aux grandes puissances du monde. Or, il est étonnant de constater que les premiers à avoir voulu une intégration européenne furent les Etats-Unis alors que la construction européenne était censée leur faire concurrence. »

Vous trouvez facilement cela sur internet en tapant dans un moteur de recherche : « Google Book Le Petit Cultivé : Tome 1, Tout savoir sur l’Union européenne ». Vous arrivez alors sur la couverture. Déplacez-vous à la page 11. Je n’ai aucun bénéfice à faire de la pub pour ce livre mais je signale qu’il ne coûte que 6,50 € et qu’il donne sur l’UE plein de renseignements qui vont à l’encontre de la propagande européiste.

Dans le même ordre d’idée, l’euro n’a jamais été prévu pour concurrencer le dollar. C’est une fable de raconter cela. L’Euro a été voulu par les américains et il est prévu que dans le commerce international l’euro reste loin derrière le dollar : "privilège exorbitant" de l’Amérique, selon la phrase mémorable de Charles De Gaulle.

Le poids de la propagande faite en faveur de l’Union Européenne est énorme et il est difficile de ne pas se laisser influencer d’autant plus que les partis de l’opposition vont dans le même sens. C’est d’ailleurs un des points que j’ai soulevé dans l’article. Je lance un appel à tous les démocrates qu’ils soient ou non favorables à l’UE pour dire qu’il est inadmissible, dans un pays ou la majorité s’est prononcée « contre l’UE » (il faudrait être plus précis) en 2005, que tous les points de vue hostiles à l’UE soient censurés à la TV. Alors que le Brexit se met en œuvre en Angleterre jamais les français n’ont l’occasion d’entendre à la télévision française (toutes chaînes confondues) un partisan du Frexit s’exprimer.

Je m’en tiens là puisque mon message est déjà très long.

Je vous remercie de participer à cette discussion.


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