Fergus Fergus 21 mai 2020 11:42

Bonjour, moderatus

Je suis assez d’accord avec cette analyse des trois France. Encore qu’il convienne de fortement la nuancer, les frontières n’étant le plus souvent pas aussi nettes qu’on pourrait le croire en lisant cet article.

Pour citer un exemple : les Gilets jaunes ne sont pas tous des perdants de la mondialisation, ou des déclassés, ou des Français disposant de faibles revenus. Il y a, parmi eux, des professions libérales et des petits patrons  dont certains, en Bretagne ont fait partie des Bonnets rouges  venus là avec des revendications de nature poujadiste.

Autre exemple : les agriculteurs ont en effet très majoritairement de faibles revenus en termes de salaire. Mais il n’est pas compté dans leurs ressources les éléments de production à caractère autarcique (petits animaux, légumes, fruits) qui occupent une place parfois importante dans leur mode de vie. De même oublie-t-on de se poser la question du bien-fondé des matériels disproportionnés relativement à l’usage, à l’image de ces très coûteux tracteurs de 250 ch qui font grosso modo le même travail qu’un engin de 120 ch naguère. Même la question des suicides mériterait d’être abordée avec plus de recul. Certes, nombre de ces suicides sont liés au surendettement, mais il en est également, notamment dans les zones de montagne ou de grandes plaines monotones qui sont liés à la solitude affective, directement la conséquence du refus d’un(e) partenaire de s’installer loin de tout. 

Dernier exemple : les « zones de non-droit » sont complexes. On y trouve effectivement des gens qui pourrissent la vie des habitants par des comportements inacceptables et qui développent une économie souterraine illégale. Mais ces gens-là ne sont qu’une minorité dans les cités. Difficile par conséquent de les amalgamer au reste de la population des quartiers populaires.


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