Clark Kent Séraphin Lampion 7 novembre 2020 17:16

« l’« Amérique périphérique »  »

Une catégorie sociale de la société américaine avait été baptisée « classes moyennes » par certains sociologues et observateurs et faisait l’objet de tous les soins de candidats à un poste d’élu (député, sénateur, maire, juge). Je n’ai jamais considéré dette classification comme étant pertinente, mais on comprenait bien qu’il s’agissait d’une masse hétérogène aux idéologies contradictoires dont le seul point commun était supposé être de « bénéficier » des retombées juteuses et sucrées du rêve américain : pop corn et Bud devant le match de super Ball à la télé pendant que bobonne bavarde au téléphone avec ses amies hyper-équipées en robots électroménagers.

Ce qui était « périphérique » c’était les « rednecks », ces « loosers » qui avaient eu le tort de naitre au mauvais endroit et faisaient l’objet des quolibets de leurs compatriotes.

La mondialisation synonyme de désindustrialisation a érodé progressivement le socle de cet ensemble tellement confortable, et la ville de Detroit illustre la déchéance par le spectacle de ses quartiers autrefois coquets de cités ouvrières en non man’s lands urbains.

La nouveauté, c’est que ce que l’Amérique périphérique«  d’aujourd’hui n’est plus une minorité marginalisée, mais la masse qui constituait les capital des démagogues clientélistes bipolaires (rép et dém) brandissant avec fierté l’emblème de la »démocratie". Trump n’est pas mondialiste, Biden l’est, mais dans les deux camps, le clivage entre deux conceptions du monde (capitalisme isolationniste ou mondialisme ultra-libéral) dessine des failles qui commencent à se voir. Un choix entre deux cauchemars qui ne sera pas tranché par cette élection.

C’est le système lui-même qui est obsolète. Les marionnettes du Muppet Show qu’on nous inflige à la télé ne sont que le reflet de la décrépitude du décor hollywoodien en carton-pâte.


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