Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 24 novembre 2020 08:18

Complément d’info !

Vous trouverez ci-dessous ma réponse au commentaire que m’a adressé Thierry Ripoll (voir l’article mentionné dans la note 3) :

« Ce que j’ai tenté de montrer mais, à l’évidence sans succès auprès de vous, c’est la fonction sociale de l’accusation de “complotisme” qui, comme dans tous les phénomènes de foules, sert seulement à construire un consensus accusateur qui vaudra “réalité socialement construite” autour de laquelle le groupe pourra se rassembler et se sentir “en-semble”, cad, semblables et, donc, en sécurité.

Autrement dit, il n’y a AUCUNE RATIONALITE LOGIQUE à utiliser la qualification de “complotisme” dans une réflexion sincèrement destinée à dégager le vrai. Cette appellation ressortit intégralement à ce que le monde académique connaît très bien en tant qu’argumention ad hominem ou ad personam et qu’il rejette absolument comme non conforme à ses canons.

Par conséquent, tous les “scientifiques” qui se servent de ces notions, qu’ils en aient fait ou non des “construits” validés par leur expériences ad hoc, contribuent à un dévoiement de la pensée en validant un arbitraire absolument indéfendable dès qu’on veut bien y porter le regard.

TOUTE théorie pourra être, après examen contradictoire, consensuellement déclarée vraie ou fausse. La qualifier a priori ou a posteriori de “complotiste” n’a aucune valeur argumentative, AUCUNE.

La réalité psychosociologique du complotisme n’est donc pas du tout celle des personnes qui construisent des théories (qu’au besoin on pourra juger complètement con, vu que, sommes d’accord, on est toujours le con de quelqu’un) car, comme je l’ai rappelé, construire des théories c’est le b-a ba de la psychologie, c’est normal, c’est nécessaire, c’est sain.

La réalité psychosociologique du complotisme se situe du côté de ceux qui ont besoin de se servir de cette accusation gratuite, arbitraire afin d’engendrer une “fiction (bien) utile” pour décrédibiliser a priori leurs adversaires et ainsi faire l’économie du processus normal de réfutation des thèses qui leur déplaisent (parce qu’elles mettent à mal leurs certitudes, cela va de soi).

On peut ainsi considérer que ceux qui sont actuellement accusés de complotisme sont juste les boucs émissaires de dynamiques collectives accusatrices vers lesquelles les foules sont poussées à l’insu de leur plein gré par des tambours médiatiques puissants et, surtout, inlassables.

Comme toujours dans ce genre de dynamique collective, ceux qui sont en tête de la procession portent une responsabilité particulière. Mais que des politiciens de rencontre et des médias médiocres tambourinent leurs mensonges et leurs âneries, cela se comprend.

Ce qui désole c’est cette corruption des meilleurs, ce consentement au dévoiement de la pensée de la part de ceux qui sont supposés savoir bien penser, cad, librement, selon la logique et non pas selon la puissance (la raison du plus fort etc.).

Si vous êtes sincèrement pour le fait de peser le pour et le contre de chaque théorie, alors vous pesez le pour et le contre de chaque théorie et vous n’avez aucun besoin de vous référer à la notion de complotisme.

Enfin, par pitié, concevez que l’existence de “platistes” ne prouve pas davantage l’utilité du construit “complotisme” que l’existence de géologues “fixistes” (opposés à Wegener) n’a rendu nécessaire de conceptualiser la “connerie scientifique” (alors que, vous le savez très bien, elle “existe”, on la rencontre tous les jours dans les labos ou la littérature, n’est-ce pas ? smiley)

Dans le monde des idées, le Monde III de Karl Popper, la personne du porteur d’hypothèse n’existe pas, elle n’est pas prise en compte, elle n’a aucun intérêt. Toute validation scientifique de la notion de complotisme est donc un dévoiement de la science.

La question est donc : devez-vous vraiment contribuer à cela ? »


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