Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2021 09:45

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Emmanuel Macron est-il véritablement « cerveau droit ? »

Beaucoup d’éléments dans son parcours professionnel et dans le projet qu’il propose le laissent à penser. Son parcours, tout d’abord : il révèle une personne ayant besoin d’indépendance, et une personne qui sait prendre des risques. Il était subordonné à François Hollande est il s’en est affranchi. Il a quitté la banque Rothschild, puis a démissionné du poste prestigieux de « ministre de l’Économie ». S’agissant de l’aventure dans laquelle il s’est lancé ensuite, celle de créer un mouvement tout seul, un projet que chacun considérait comme un pari impossible, c’était bien faire preuve d’imagination et d’un incontestable goût du risque. C’était, aussi, avoir une « vision », une vision globale puisque ce candidat a fondé son aventure sur un dépassement du clivage droite/gauche habituel. Et cette vision s’est révélée effectivement porteuse d’avenir. Emmanuel Macron, il faut le noter, n’a pas un « programme », mais, à la différence des autres candidats, il a un « projet ». Pour ce qui est de l’identité de la France, thème des plus débattus depuis bon nombre d’années, il nous dit, ce qui est pour beaucoup, choquant, qu’elle n’est pas figée : « Elle est en perpétuel renouvellement : c’est un projet ouvert ». L’identité, c’est ce que nous sommes en train d’inventer, nous dit Emmanuel Macron, avec son esprit frondeur et créatif. Par ailleurs, pour lui il existe deux France : l’une, « enthousiaste de ces grands mouvements qui agitent le monde (la mondialisation) ; l’autre, inquiète et sans repères face à la mondialisation ». La première est sa France : l’autre, celle de son adversaire, Marine Le Pen. Parmi ses inventions, puisque les droitiers sont réputés créatifs, il y a tout d’abord cette invention d’un mouvement « ni de droite ni de gauche », un mouvement qui n’est pas un parti, alors que l’opposition droite/gauche existe depuis plus d’un siècle. Puis une autre invention de ce candidat à la présidentielle, soumise à ses électeurs : la création d’un « parlement de la zone euro ».

Autre caractéristique, enfin, propre à un cerveau droit : l’affectivité et le charisme. Emmanuel Macron a déclaré, maintes fois, dans ses meetings aimer les gens et « aimer furieusement l’Europe ». Cette manière affective de s’exprimer n’est pas d’un cerveau gauche ! Dans ses meetings, incontestablement, un fluide, soudain, passe, et ses fans se trouvent transis par une contagion émotionnelle, propre, précisément, à ce que sont capables de dégager, en public, de très réels cerveaux droits. Emmanuel Macron manifeste beaucoup d’empathie, et il développe en permanence des liens affectifs avec les autres.

Manifestement, donc, et sans que l’on ait besoin de faire passer un test à ce candidat [2], il s’agit d’un véritable cerveau droit.

La caractéristique « cerveau droit » est-elle la bonne pour assumer les responsabilités au plus haut niveau ?

Les spécialistes nous disent que les grands dirigeants sont des individus qui manifestent la capacité de faire communiquer parfaitement les deux hémisphères de leur cerveau. L’idéal est donc, pour de hauts responsables, qu’ils fonctionnent avec un cerveau équilibré. Tout laisse penser que le général de Gaulle, par exemple, possédait cette caractéristique.

Les cerveaux « gauches » sont dans la logique, le rationnel, l’analytique, l’efficience. Ils aiment la résolution de problèmes. Ils sont prudents et organisés, et ils ont un penchant pour la sécurité. Sur le plan des émotions, les cerveaux gauches sont réservés, et ils manifestent peu leur affect.

Les cerveaux droits, au contraire, sont tournés vers le contact humain. Ce sont des sentimentaux qui expriment publiquement leur sensibilité. Ils aiment souder les hommes. Ils recherchent, à l’excès, le consensus. Ils ont une forte imagination et sont tournés vers le futur. Leurs qualités s’expriment dans les activités de stratégie et d’innovation.

Si Emmanuel Macron, qui est incontestablement cerveau droit, devait demain être celui qui triomphera dans la prochaine élection présidentielle, il faudrait qu’il songe à s’entourer de cerveaux gauches. Un cerveau droit voit les problèmes globalement, il est intuitif et créatif, et il montre la voie. Ses collaborateurs, des cerveaux gauches, devront amener de la rationalité dans les projets proposés : les multiples propositions du leader devront faire l’objet d’un screening systématique pour que, après étude, soient dégagées les bonnes orientations à prendre. Notons qu’un cerveau par trop « droit » peut être dangereux par son indépendance et son impulsivité, avec sa propension à penser qu’il est supérieur aux autres. S’il est trop autoritaire, et mal entouré, il peut entraîner le pays sur des voies dangereuses en se lançant dans des projets par trop irréalistes.



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