Renaud Bouchard Renaud Bouchard 25 juillet 2021 16:03

Aux Lecteurs

188 commentaires et posts en ce 25 juillet 2021 à 15h53.

192 commentaires ce matin.

Qui a décidé d’en soustraire 4 ?

Veuillez les rétablir sans délai.

Pourqoi ne pas non plus caviarder, supprimer ou réécrire tel ou tel paragraphe d’un texte publié. ?

Renaud Bouchard

J’attends toujours de connaître les identités exactes des anonymes modérateurs-délateurs.

Un peu de courage, voulez-vous ?

Un peu de lecture instructive pour ces « bon Français », très soucieux de conserver leur dignité

Dénoncer les juifs sous l’Occupation”, de Laurent Joly, CNRS éditions, 2017, 22 euros

Extrait, tiré d’un excellent article que vous pouvez signaler comme étant impubliable si bon vous chante, et qui donnent corps à ce très instructif ouvrage intitulé

La délation, une passion française ?

https://www.lepoint.fr/histoire/la-delation-un-sport-francais-04-07-2017-2140394_1615.php

https://www.tribunejuive.info/2017/07/05/la-delation-une-passion-francais/

De nombreuses lettres sont signées. Avez-vous été étonné par le sentiment d’impunité de leurs auteurs ?

Plus le délateur est sûr de lui, installé socialement, engagé politiquement, plus il aura tendance à signer. Plus il est « faible » socialement, plus il sera anonyme. La lettre anonyme, très clairement, est l’arme des faibles. Il est remarquable également qu’il y ait plus de lettres signées en 1941-1942 qu’en 1943-1944 : quand le vent tourne, il faut vraiment être un « ultra » de la collaboration ou être convaincu de la justesse de sa cause – par exemple cette femme dont je parle dans mon chapitre « Les voisins » qui dénonce en 1943 deux juives de son immeuble sous prétexte qu’elles occupent un appartement qui pourrait héberger des « Français sinistrés » – pour signer. Au total, 70 % des délations adressées au Commissariat général aux questions juives entre 1941 et 1944 sont anonymes.

À la Libération, les dénonciateurs jugés argueront qu’ils l’ont fait par souci de légalisme sans savoir ce qui attendait les juifs dans les camps où ils ont été déportés. Cette ligne de défense vous semble-t-elle recevable ?

Elle est logique, les intéressés cherchant bien sûr à se dédouaner et à se présenter devant la justice comme des honnêtes citoyens. En fait, ce qui m’a frappé, c’est que le plus souvent – surtout en 1943-1944, alors que les conséquences criminelles de la politique antijuive ne peuvent plus faire de doute – il y a chez le délateur une volonté de mise à mort indéniable : on dénonce pour se débarrasser définitivement du juif, de la juive en question.

Renaud Bouchard


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