@Lampion

Je préfère une analyse des choses à un diagnostic sur la personne.

1°) Le jugement moral du président doit-il vous affecter ?

Je dirai que non, puisqu’il ne peut pas concerner une personne qu’il ne connaît pas : vous ! Ne vous connaissant pas, de quelles données pourrait-il déduire que vous êtes « égoïste et irresponsable » ? 

Par conséquent, vous ne devez pas vous sentir visé par ces paroles :

— si vous êtes responsable dans votre vie quotidienne.
— si, même n’étant pas vacciné, vous respectez scrupuleusement les gestes barrières et si vous ne prenez pas des risques inconsidérés,
— si vous respectez les personnes fragiles,
— si vous respectez les autres, de façon générale,
— si vivant dans une collectivité ou dans un territoire à risque, vous prenez vos dispositions. A vous de juger des mesures appropriées après avoir entendu les divers avis compétents et entendu votre conscience (ce qui suppose de sonder nos véritables intentions).

Ce jugement ne doit pas vous affecter d’autre part parce qu’il est général. Un amalgame ne vise pas votre personne en particulier.

Enfin, vous n’êtes en aucune façon responsables des manques de moyens des hôpitaux et du manque d’anticipation et de discernement de l’Etat dans la conduite de sa politique sanitaire. Toutefois, les erreurs commises (aussi énormes et fautives soient-elles) ne nous dispensent aucunement de notre responsabilité personnelle.

2°) L’exercice de votre liberté est-il nuisible à la société ?

C’est la question qui est posée ici, si fait abstraction de la forme outrancière et méprisante des propos.

La Déclaration des Droits permet de dégager les éléments de réponse à cette seconde question . Relisez-la attentivement :

Article 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. »

Vous pouvez faire « tout » (tout !) sauf ce qui nuit à autrui car les droits naturels de l’individu ont une limite pour limite les mêmes doits naturels des autres individus vivant dans la même société. La loi peut fixer des limites. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision et dira si les limites sont compatibles avec la Déclaration et la constitution de notre république.

A noter : dans l’esprit révolutionnaire le mot « droits » inclut la notion de devoirs réciproques.

En conclusion, ce qui est réellement important pour chacun, c’est de savoir qu’il respecte tout cela. Pour le reste, il vaut mieux avoir un regard attentif sur les règles qui sont votées et la manière dont elles seront énoncés et appliquées que de s’étourdir de paroles folles qui sont sans lendemain (elles ne sont pas transposables dans le droit !).

Cette diversion médiatique ne doit pas détourner la conscience citoyenne.

Bonne journée à tous et toutes !