Giacomo Leopardi l’écrivait déjà au début du XIXe siècle dans Pensées
: « Si
tu compares le sort de deux hommes, dont l’un est doué d’un vrai mérite
et l’autre jouit d’une fausse gloire, tu verras ce dernier plus heureux
que son rival et presque toujours plus riche.
L’imposture excelle et
triomphe dans le mensonge, mais sans l’imposture, la vérité ne peut
rien.
Cela n’est pas dû, à mes yeux, à quelque mauvais penchant de notre
espèce, mais au fait que la vérité est toujours trop simple et trop
pauvre pour contenter les hommes, qui réclament pour se divertir ou
s’émouvoir, une part d’illusion et d’erreur : il faut qu’on leur
promette plus et mieux qu’on ne pourra jamais leur donner.
La Nature est
la première à nous abuser ainsi car c’est essentiellement par
l’illusion et le mensonge qu’elle nous rend la vie aimable, ou tout au
moins, supportable. »