Fanny 23 juillet 2022 21:31

@Jean Dugenêt

1991 : l’URSS explose. Explosion pacifique laissant des dizaines de millions de Russes ethniques hors de Russie.

L’Ukraine, la Biélorussie et d’autres républiques de l’URSS votent leur indépendance à une très forte majorité, c’est incontestable. La Crimée a sans doute (je n’ai pas les chiffres) voté en cœur l’indépendance avec le reste de l’Ukraine.

Compte tenu de l’ampleur de ces événements survenus dans un temps très court, non anticipés ni préparés, nul besoin d’être prophète pour se douter que des ajustements interviendraient, tôt ou tard, nécessairement. L’Histoire ne s’arrête pas.

Un quart de siècle plus tard, avec le Maïdan et le vote des Criméens pour leur rattachement à la Russie, nous y sommes. Vote contesté par les Occidentaux qui espéraient récupérer Sébastopol, mais vote traduisant néanmoins la réalité du moment.

Les choses auraient (peut-être) pu se stabiliser si les accords de Minsk avaient été suivis d’effet. Tel ne fut pas le cas, le gouvernement ukrainien suivant les consignes des USA qui préparaient de facto une confrontation armée dans le Donbass.

Les traités genre Budapest ou autres ? Les grandes puissances nucléaires n’en tiennent aucun compte quand leurs intérêts sont en jeu. Rein de surprenant à ce que la Russie s’assoie dessus (la Russie n’a d’ailleurs pas ratifié Budapest, mais n’étant pas juriste, j’ignore le sens de cette non-ratification, ce détail n’ayant en l’occurrence aucune importance).

L’intangibilité des frontières ? La jurisprudence USA+UE au Kosovo la met par terre.

Et c’est la guerre de Poutine contre l’Ukraine, en quelque sorte l’horreur à l’Est de l’Europe.

Après l’émotion, on réfléchit. On écoute Porochenko parler des enfants ukrainiens qui vont à l’école, et des enfants de l’Est de l’Ukraine qui vivent dans des caves sous les bombes depuis 8 ans. Le ton est à la haine brute vis-à-vis des populations dissidentes de l’Est. Et l’on se dit que ces gens-là ne pourront plus jamais vivre ensemble dans le même pays.

On réfléchit à la stratégie américaine en Ukraine, résolument anti russe, visant à séparer l’Ukraine de la Russie en suivant la vision de Brzezinski. Stratégie à risque, grosse de conflits quand on pense aux liens familiaux, économiques, culturels entre Ukraine et Russie.

Et l’on observe ce qui se passe réellement. A Kherson par exemple, ville intacte car prise sans combats : une administration d’occupation se met en place. Qu’en pense la population ? Impossible à savoir, deux propagandes, la nôtre et la russe s’annulant. Occupation type nazie ? On verra.

On perçoit qu’au-delà de l’Ukraine, ce moment historique est important, aussi important que l’explosion de l’URSS en 1991. Le camp occidental se regroupe. Le reste du monde ajuste ses positions et stratégies. Personne ne sait où l’on va réellement. Un moment d’équilibre instable.

Ramener tout ça à une guerre coloniale c’est, je me répète, une ânerie. C’est l’amorce de la confrontation de deux mondes à l’échelle de la planète, confrontation idéologique, économique, militaire.


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