velosolex velosolex 29 novembre 2022 15:26

@Réflexions du Miroir
Rien ne préfigure au départ Orwell tout de même a prendre la parti des exclus. Car il est issu de milieu petit bourgeois, et passe quelques années, dans l’armée Britannique en Birmanie, source d’un premier roman que je n’ai pas lu.
A moins que « une fille du pasteur » soit sa première oeuvre. A noter l’influence de Jonathan Swift. « Gulliver », dont il avait fait une critique assez dure, tout de même, car Orwell était critque littéraire au départ, lui servira beacoup pour écrire 1984.
Les puissances opposées qu’il évoque dans 1984 sont le parallèle des iles de Gulliver, où le héros se déplaçant est soumis à des lois différentes, et à des discours de propagande.
Quand Gulliver arrivé à l’ile où les chevaux ( les nobles et sages Houyhnhnms)  ont pris la place des humains, et où ceux ci sont devenus des bêtes sauvages le language des chevaux. Orwell s’inspirera sans aucun doute des élaborations que fait Swift sur le language, et la façon qu’il peut agir sur la vérité, ou la corrompre, dans son idée maitresse sur la manipulation de la nov langue, dans 1984.
« Gulliver » est un livre extraordinaire, premier live d’anticipation politique. Mais en France, il est très peu lu, et souvent associé à la littérature enfantine...Ce qui d’ailleurs mériterait d’être étudié, dans sa simplification, car il faut énormément de talent, pour viser un public de 7 à 77 ans. Et des livres réputés liés à l’enfance, sont des chefs d’oeuvres universelles, avec souvent un message de force, d’émerveilement et de résilience. Pinochio, de Colodi. Alice in wonderlands, de Lewis Caroll, sont à mettre dans ce panier...
J’ajoute en copié collé un passage de Gulliver, ouvrage du début du 18 siècle, et qui servi de base à plus d’un auteur ( mettez les singes à la place des chevaux, et vous avez la « planète des singes de Pierre Boule)
 »Pendant que je prononçais ces dernières paroles, mon maître paraissait inquiet, embarrassé et comme hors de lui-même. Douter et ne point croire ce qu’on entend dire, est parmi les Houyhnhnms une opération d’esprit à laquelle ils ne sont point accoutumés ; et, lorsqu’on les y force, leur esprit sort pour ainsi dire hors de son assiette naturelle. Je me souviens même que m’entretenant quelquefois avec mon maître au sujet des propriétés de la nature humaine, telle qu’elle est dans les autres parties du monde, et ayant occasion de lui parler du mensonge et de la tromperie, il avait beaucoup de peine à concevoir ce que je lui voulais dire ; car il raisonnait ainsi : L’usage de la parole nous a été donné pour nous communiquer les uns aux autres ce que nous pensons, et pour être instruits de ce que nous ignorons. Or, si on dit la chose qui n’est pas, on n’agit point selon l’intention de la nature ; on fait un usage abusif de la parole, on parle et on ne parle point. Parler, n’est-ce pas faire entendre ce que l’on pense ? or, quand vous faites ce que vous appelez mentir, vous me faites entendre ce que vous ne pensez point ; au lieu de me dire ce qui est, vous me dites ce qui n’est point : vous ne parlez donc pas ; vous ne faites qu’ouvrir la bouche pour rendre de vains sons ; vous ne me tirez point de mon ignorance, vous l’augmentez. Telle est l’idée que les Houyhnhnms ont de la faculté de mentir, que nous autres humains possédons dans un degré si parfait et si éminent."


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