velosolex velosolex 11 décembre 2022 12:20

@mmbbb
Latour qui était un enfant de grand bourgeois et qui avait les codes, a été en fait lui surpris par le clivage entretenu par les Parisiens, et leur entregent, par rapport à la province. Les malaises qu’on peut ressentir peuvent avoir différentes origines, liées à différentes sortes d’ostracisme, non écrits. A notre âge, bien sûr, à notre suggestivité, et à notre force de résilience. Pour ne pas parler de la situation qu’on occupait dans sa famille. Etre enfant unique n’est pas forcément un bon entrainement à l’épreuve de la rupture avec les parents. 
Ernaux qui a été elle étudiante à Rouen, n’a pas été concerné par ce Parisianisme détestable, évoqué par Latour, qui s’est tout de même atténué un peu, mais dont on voit encore la marque dans les films, où l’éternel cliché du provincial débarquant à Montparnasse incarne le bénet à la Bourvil, ou l’archétype de Bécassine. 
Dans « Souvenirs de saint Cyprien » Orwell évoque ses souvenirs de ce collège anglais d’excellence, où il était boursier avant d’arriver à Eton. Orwell n’est pas un fils d’ouvrier, mais de pettis bourgeois, mais tout de même en décalage complet avec la clientèle de Saint Cyprien, dans les années 1910. Il va être confronté à des fils de lords, et de princes Russes, lui demandant avec morgue, combien de voitures de maitre possèdent ses parents. 
Orwell qui n’avait pas l’habitude de gratter ses croutes à la Ernaux, traite tout cela avec une sacré résilience, et beaucoup d’humour. Ecrit 30 ans plus tard, il se demandera ce qu’il était advenu de ces enfants de princes Russes, après la révolution de 1917. Et s’ils n’étaient pas devenus eux même chauffeurs, mais de taxi, à Paris, ou à Londres. 
« Dans la dèche à Paris et à Londres » Le nom d’un beau livre, où il évoque encore son origine sociale, mais cette fois comme un outil qui lui a permis de s’en sortir, quand il était au fond du trou. Cette accent d’Oxford, son anglais littéraire, étonnait les passants, les employeurs, quand il cherchait du travail de saisonnier. Il le forçait parfois pour mieux provoquer une assistance, car il s’entendait dire, avant même qu’il évoque ses difficultés : « Good heavens, comment en êtes vous arrivé là, mon pauvre ami ? »
A l’opposé de l’expérience d’Eranaux, qui n’a de volonté en fait que de se méler et d’être reconnu par la bourgeoisie, comme elle le rélève en lapsus dans ce « venger ma race » particulièrement stupide et innapropiré, bien des intellectuels comme Orwell, firent le chemin inverse, en allant vers le dénuement.
Ainsi Simone Veil, la militante communiste chrétienne, ou Wingenstein, ce touche à tout, fils de milliiardaire, qui refusa l’héritage parental conséquent, pour mener une vie étrange, entre philosophie à Cambridge, mathématiques, et musicologie, avant de devenir jardinier. A noter qu’un certains Adolph Hitler était dans la même classe que lui en cours élémentaire, et qu’on dit que celui ci le jalousait énormément pour son intelligence hors norme. Mais Wingenstein n’eut pas le prix nobel de littérature, et Hitler n’eut pas celui de la paix. 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe