Pierrot 22 février 2023 08:54

@Eric F
Concernant l’EPR, qui est né du rapprochement Kohl-Mitterand, l’origine du problème a bien été de retenir pour sa chaudière la solution industrielle allemande, qui s’appuie sur une multitude d’intervenants disparates, plutôt que la solution intégrée EDF-Framatome, industriellement et économiquement maîtrisée, qui avait fait ses preuves en France. La conséquence a été l’accouchement d’un monstre (en terme de taille et de complexité), avec des coûts prohibitifs et un enfoncement du projet dans un enchaînement de difficultés techniques, organisationnelles et budgétaires.

Par ailleurs, il est un fait qu’en Allemagne les questions concernant le nucléaire ont été déléguées à des décideurs notoirement écolos et anti-nucléaires, ce qui n’a pas aidé la résolution des problèmes qui se sont présentés, bien au contraire. À titre d’anecdote, le Dr Fischer, futur Vice-Chancelier allemand et alors Ministre de l’Énergie, avait déclaré qu’il « tuerai le nucléaire par son économie ». Ce type de volonté affichée explique au minimum qu’on n’ait pas cherché à éviter le fiasco qui est survenu. (L’échec de l’EPR étant préjudiciable à la France, la volonté allemande de prendre le pas sur notre pays n’y était probablement pas non plus étrangère.)

Quant à la perte de notre savoir faire en matière d’industrie nucléaire, elle apparaît bien plus comme une conséquence de cette affaire que sa cause, puisque nous en disposions encore lorsque les orientations du projet EPR ont été décidées.


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