Enki Enki 12 juin 2023 08:15

@Luc-Laurent Salvador

Je ne fais que suggérer. Une nouvelle religion se sert de matériaux mythologiques et ésotériques de religions plus anciennes : il existe peut-être une chaîne entre la Trimurti et la Sainte Trinité. Mais je suis incapable de comparer, la Sainte Trinité étant à mes yeux trop tarabiscotée, ornithorynque (je n’ai rien contre ces gentilles créatures à bec mou, pas mal venimeuses quand même, mine de rien).

Le polythéisme est d’essence et de fonction pas comparables au monothéisme. Le monothéisme fournit un sens à sa vie, avec un dieu à suivre, le polythéisme explique sa place dans le monde.

Le dieu souverain Hindou est Shiva : en arrière-plan de la Trimurti, c’est le Nataraja, la danse de Shiva. Il tape du pied, poum, poum, poum, ce faisant, il détruit et recrée le monde. Dans le cœur de tous les temples (des millions ?), les Hindous célèbrent le Lingam et le Yoni, la bite et la moule (oui, oui…). Le lingam de Shiva est l’axe qui tape le cœur du monde, le yoni de Shakti (Parvati, Uma…) fait des vagues concentriques harmonieuses, comme les ronds dans l’eau, qui créent le monde : l’orgasme cosmique. Au commencement était la Danse. Les couronnes de mandalas sont autant de pulsations, créations progressives. L’Inde a même offert au CERN franco-suisse un Nataraja géant installé dans la grande cour principale : la matière est vibratoire, la particule élémentaire approchant la constante de Planck, vibration en dessous de laquelle la matière et l’Univers ne sont pas possibles.

 Les Hindous vénèrent Shiva, mais pas pour aller chez lui quand ils seront morts : c’est l’enfer là-bas ! Son monde n’est pas le nôtre, mais nécessaire au nôtre. D’ailleurs, pendant la danse perpétuelle de Nataraja, Shiva écrase de son pied droit le petit dieu Apasmara, ignorant, aux désirs illusoires.

Les dieux polythéistes sont les gardiens de l’ordre du monde, le panthéon a une hiérarchie indiquant des générations, des couches d’arrières-mondes jusqu’à celle en surface, la nôtre : aux humains de prendre place intelligemment sans déranger les dieux.

Les cosmogonies anciennes ont des histoires différentes, mais selon un narratif toujours le même : du chaos au cosmos : du désordre à l’ordre, ou bien du sommeil, de la léthargie à l’éveil vers la complexité harmonieuse, comme l’œuf cosmique ou bien le Noun, océan primordial étal, inerte, d’où émerge Atoum, le démiurge.  Pour ces anciens, un monde parfait créé en 7 jours, boum, nickel chrome, c’est insensé. La création du monde a été au contraire une lente gestation, avec beaucoup de joies, mais aussi beaucoup de souffrances. Et comprendre les raisons des dieux advenus, l’explication du monde, c’est comprendre soi.

Les 1, 2, 3, suite, correspondent à des lois logiques de création et organisation du monde dont nous sommes des créatures.

A vous, maintenant, de chercher des équivalences avec la Sainte Trinité…


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