Svenn 6 octobre 2007 13:03

« @sven : il faut avoir fait de la recherche pour mesurer toute la relativité du processus de reviewing ! »

Ca tombe bien, justement... smiley

" C’en est à un tel point de nos jours que lorsque vous envoyez votre article, et même à Nature, vous suggérez des noms de scientifiques pour le relire et vous indiquez les noms des scientifiques à qui vous interdisez de le relire. Et celà à la demande des revues scientifiques ! Alors imaginez l’objectivité de reviewers d’un article qui remet tous leurs travaux à zéro. Et la pratique n’était pas en vigueur à l’époque de Benveniste."

Le processus de reviewing est très certainement améliorable, sinon il n’y aurait pas de problème de reviewing.

Justement, si le processus de reviewing était parfait, l’article de Benveniste n’aurait pas été publié, même avec un encart. Si en 1985 les techniques utilisées dans l’article n’étaient pas encore très connues, ce type d’expériences fait aujourd’hui partie des outils de base de la biologie. N’importe quel biologiste de 2007 hurlerait en voyant comment cette technique a été (mal) utilisée.

J’ai lu personnellement l’article dans Nature et notamment la fameuse expérience dans laquelle il observe un effet à une concentration, puis plus d’effet en diluant, puis à nouveau un effet en diluant plus etc... Cette expérience est la clef de voute de l’article et c’est justement dans celle-là qu’il y a une énorme erreur expérimentale, on ne peut rien conclure à partir de ce résultat (si ce n’est que Benveniste et ses collaborateurs ne savent pas faire un Elisa).

Sinon, juste un mot à partir du fait qu’on peut « choisir » ses referees : autant je suis contre le fait qu’on puisse proposer des referees potentiels, autant il est indispensable qu’on puisse exclure un ou deux noms (tant que ça reste raisonnable bien sur). Si on sait qu’un referee possible est un concurrent travaillant exactement sur le même problème, on n’a bien entendu pas envie qu’il est accès à des données confidentielles non encore publiées (forcément !) qu’il puisse réutiliser à son compte. Il y a eu un certain nombre de cas d’auteurs voyant leur article rejeté dans un journal sans vraies raisons et voyant six mois plus tard quasiment le même article publié par le concurrent... Donc ça me semble un garde-fou essentiel, même si le nombre de scientifiques malhonnetes est heureusement faible.

« Le vrai problème est que personne n’a été capable de démontrer que Benveniste avait tord »

Ca m’a pris cinq minutes pour voir la faille dans l’article sans avoir été prévenu avant. J’ai du le lire en 2002 ou 2003, donc j’avais bien entendu l’avantage par rapport aux referees de 1985 de bien mieux connaitre ce type d’expériences.

« Ensuite, ne pas arriver à reproduire les expériences d’autres scientifiques est un phénomène fréquent en sciences. Surtout dans des domaines très pointus. Cela ne veut pas dire que l’autre à tort. »

Dans ce cas précis, les expériences n’avaient rien d’extrêmement complexe dans leur réalisation. En 2007, une bonne partie des labos français de bio ont l’équipement nécessaire pour refaire l’expérience moyennant 500 à 1000 euros d’achat de matériel. L’expérience en elle-même est ensuite très rapide et très simple à réaliser.

« Je fais le pari à tous que nous en entendrons de nouveau parler. »

Moi pas...


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