antonetti 20 novembre 2007 22:49

Des témoignages de gendarmes traités à la légère, un médecin légiste non convié à la reconstitution, quatre demandes de reconstitution refusée à la défense d’Yvan Colonna, une photo de l’autopsie disparue, un expert en balistique refusant de déposer, des témoins directs n’ayant vu que deux agresseurs, dont un qui confirme que la victime avait bien la tête penchée, corroborant ainsi la déposition du légiste tant contestée par l’avocat général(à retardement, il est vrai) , au bout d’une semaine de procès, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’instruction a été bâclée et présente déjà de nombreuses incohérences. Et pourtant, elle a duré des années et mobilisé énormément de moyens. Tellement que si les juges anti- terroristes avaient eu à payer la taxe carbone de leurs poches, il leur aurait fallu organiser une quête nationale.

Alors deux options : soit les premiers aveux des membres du commando sont réellement crédibles et la suite de l’instruction une simple formalité, il suffit d’en vérifier la cohérence par des recoupements avec la réalité des faits ressortant des témoignages, au moins les plus directs, soit les enquêteurs eux-mêmes n’y croient pas et cherchent désespérément à les rendre cohérents, en prenant quelques libertés avec la réalité, la licence poétique au service d’une cause nationale. Par définition, les aveux, seuls ceux qui les ont faits, (et ensuite se sont rétractés), et ceux qui les ont recueillis savent ce qu’ils peuvent valoir. Devant les manquements de l’enquête et la posture plutôt étrange des juges d’instruction révélés par ces premiers jours du procès, il est permis de pencher pour la deuxième option, non ?

Le procès est à peine commencé et il me semble que devant tant d’errements et sans préjuger de ce qu’en sera l’issue, un premier constat s’impose concernant l’association DNAT-14ème section : Soit ils font preuve d’un amateurisme étonnant de la part de magistrats et policiers d’élite, soit d’un aveuglement peu en phase avec leurs fonctions, soit d’une souplesse d’échine remarquable, nécessaire à la réalisation de leurs ambitions, soit, pensant que le coup est joué d’avance et la condamnation acquise, d’un mépris total pour la Justice et donc pour les individus (dont les proches de la victime) et la société qu’ils sont censés servir.


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