ZEN ZEN 5 janvier 2008 14:44

Cet article très important n’a pas eu les visites qu’il méritait...et voilà qu’on le retire ce week-end ! Agoravox est parfois une machine à niveler, qui ne sait pas valoriser ses meilleurs « produits »...

Je viens de relire la préface donnée à Propaganda ( dont la lecture complète est possible gratuitement)>voir le lien plus haut) de N.Baillargeon .Passionnant. Ce bonhomme a presque tout inventé ,génial et inquiétant à la fois, qui avait compris quel usage manipulatoire on pouvait faire de certaines sciences humaines alors en plein développement...Un extrait :

"Mais Bernays cherche également dans les sciences sociales, comme on le pressent dans le passage précédent, une justification (à prétention) scientifique de la finalité politique du travail accompli par le conseiller en relations publiques. Il la trouve dans l’adhésion d’une part importante des théoriciens des sciences sociales naissantes qu’il consulte et respecte à l’idée que la masse est incapable de juger correctement des affaires publiques et que les individus qui la composent sont inaptes à exercer le rôle de citoyen en puissance qu’une démocratie exige de chacun d’eux : bref, que le public, au fond, constitue pour la gouvernance de la société un obstacle à contourner et une menace à écarter.

Cette thèse, à des degrés divers, est celle de Walter Lippmann, de Graham Wallas (1858-1932) ou de Gustave Le Bon (1841-1931), dont Bernays ne cessera de se réclamer, et elle rejoint un important courant antidémocratique présent dans la pensée politique américaine et selon lequel que la « grande bête doit être domptée » - pour reprendre l’expression d’Alexander Hamilton (1755-1804). Cette perspective était déjà celle de James Madison (1752-1836), qui assurait que « le véritable pouvoir, celui que procure la richesse de la nation », doit demeurer entre les mains des « êtres les plus capables » et que la première et principale responsabilité du gouvernement est de « maintenir la minorité fortunée à l’abri de la majoriténote ». Bernays se fait l’écho de ces idées quand il écrit qu’avec « le suffrage universel et la généralisation de l’instruction » on en est arrivé au point où « la bourgeoisie se mit à craindre le petit peuple, les masses ..."


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