Daniel Roux Daniel R 27 janvier 2008 13:09

 @ michel maugis

"Empêcheur de tourner en rond, je combats dans les forums les tautologies et autres sophismes de ces partisans de la "liberté" dont la mauvaise foi est le principal moyen d’argumenter."

C’est ainsi que vous vous présentez. J’admire l’ampleur et l’ambition de votre mission. Je me permettrai cependant de vous faire quelques observations qui faciliteront notre dialogue.

 

Par exemple, le mot "idéologie" que j’emploie à propos des divers "ismes". Il semble poser un problème de sens. Je vous propose de prendre le « Petit Robert » comme arbitre.

Idéologie : Science qui a pour objet l’étude des idées (sens étymologique) ; Analyses, discussions sur des idées creuses (sens péjoratif) ; Ensemble des idées, des croyances et des doctrines propres à une époque, à une société ou à une classe (sens marxiste). "Ces biens bourgeois que sont par exemple, la messe du dimanche, la xénophobie, le bifteck-frites et le comique de cocuage, bref ce qu’on appelle une idéologie" (Barthes).

 

Le Capitalisme et le Communisme sont dans leur sens restreint, des modes de production mais ils sont aussi des idéologies, dans le sens marxiste du terme.

Concernant les Hommes, le mot « intelligence » est à prendre dans le sens, capacité d’abstraction, de prévoyance, d’analyse et de synthèse. Je ne voulais certes pas me prétendre "intelligent" dans le sens "plus intelligent que..".

Quant à la cupidité humaine, elle est évidente et largement démontrée à travers l’histoire des guerres et les razzias, de l’accumulation des richesses au-delà de toute raison par quelques-uns uns. C’est un trait humain qui a probablement eu son utilité lorsque nous vivions comme des animaux, un peu comme le stockage des graisses mais qui, à notre époque moderne, se révèle, tout comme le gras, nocif.

Dans un commentaire déjà long, il n’est pas possible de développer ses idées. Concernant ce défaut originel de cupidité, je pense qu’il peut être contrôlé comme l’agressivité, la cruauté ou les pulsions sexuelles. Des hommes ont montré l’exemple, comme le Christ, Saint François d’Assisse ou Bouddha. Il serait absurde de prétendre que tous les hommes sont des faibles. Mais il serait tout autant absurde de prétendre que la cupidité et les autres pulsions sont éradiquées et n’ont plus de conséquences sur l’Humanité et sur la planète.

 « Malheur aux vaincus », « L’Histoire est écrite par les vainqueurs », ces deux affirmations courantes permettent de comprendre pourquoi le communisme, en tant qu’antithèse du capitalisme, est condamné par les tenants de ce dernier. Les crimes politiques ne sont l’exclusivité d’aucune idéologie. Les massacres qu’ils soient faits au nom du progrès, de l’avancée de la civilisation ou de l’ouverture de nouveaux marchés, ne remettent jamais en cause le Capitalisme, ni n’entraînent sa condamnation. Qui pourrait le faire d’ailleurs ? L’ONU ? Les Eglises ?

Je ne partage pas du tout votre avis sur un archéo-communisme supposé des hominiens des temps obscurs. Il s’agissait d’êtres au seuil de la conscience, dont les structures sociales et productives étaient encore celles des animaux. C’est comme si vous prétendiez que les chimpanzés sont communistes parce qu’ils chassent en bande et se partagent le butin (sophisme ?).

Et si l’esclavage pur et dur a disparu au profit du salariat, c’est parce qu’il n’était, économiquement et socialement, plus tenable. Mais comment appeler autrement le statut de ces salariés, des enfants parfois, travaillant pour des salaires misérables, 7 jours sur 7, 12 heures par jour, dans des usines polluées et dangereuses, pour fabriquer les produits de consommation courante revendus par les multinationales dans nos pays développés ?

Je terminerai cette réponse par une remarque sur le culte de la personnalité. Avez-vous remarqué qu’il s’agit d’une constante des pays totalitaires quelque soit leur idéologie ?

 Il suffit de regarder autour de nous. Il s’agit d’une perversion commune aux sociétés, plus ou moins bien contenue par des dispositifs constitutionnels et institutionnels. La séparation des pouvoirs est l’un des moyens imaginés par les démocrates pour contenir les effets de la mégalomanie mais nous voyons bien que tout cela est très fragile que ce soit aux USA, en France ou à Cuba.

Cordialement


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