Asp Explorer Asp Explorer 9 avril 2008 23:14

On ne se lasse pas de relever les absurdités de votre article.


<i>Un coup en haut, un coup en bas, la bourse monte et puis descend. La stabilité et l’équilibre ne font pas partie de son vocabulaire.</i>


Et pour cause ! Imaginons que l’on soit sûr qu’une action monte de 5% par an. Pourquoi attendre d’acheter une action alors qu’elle sera plus chère dans douze mois ? Autant acheter tout de suite. Vu que plein de gens vont faire le même calcul en même temps, le titre va monter immédiatement, de 5%, de 10%... jusqu’à ce qu’un petit malin se dise : "eh, elle est beaucoup trop chère, l’action !", et vende. Voyant que ça commence à baisser, d’autres vont se dire "Bon, j’ai gagné 15% cette année, je vends", et l’action finit "à la casse".
 Jusqu’à ce que... etc... Voici pourquoi les actions qui font 5% par an, ça n’existe pas.



<i>La Bourse est-elle vraiment le reflet des valeurs des entreprises qu’elle représente ?</i>


Non. C’est pour cette raison précisément qu’il est possible de gagner de l’argent à la bourse.


<i>En Bourse, on peut vendre alors que l’on ne possède pas le bien et le revendre plus tard.</i>


Oui, enfin ça c’est pour les amateurs. Pour les gens sérieux, il existe des options de vente. Mais l’important, c’est que ces transactions représentent un gros volume, en raison du nombre d’ordres passés par chaque intervenant, mais au final, n’ont uq’un impact très marginal sur les marchés, dont les cours sont essentiellement déterminés par les flux de liquidité. La grande question étant donc : "y a-t-il, à l’instant T, de l’argent disponible sur le marché ?"


<i>La première évidence qu’on en déduit, c’est que la baisse actuelle des Bourses n’a certainement pas fait que des malheureux.</i>


En théorie, la baisse des marchés a fait autant d’heureux que de malheureux. Dans la pratique, c’est plus compliqué : la contraction des marchés financiers induit une contraction des liquidités - "y’a moins d’argent disponible". Du coup, les traders ayant moins de munitions à disposition, ils font moins de profit, puisqu’ils sont rémunérés au pourcentage. Rappelons que tous ces gens vivent largement à crédit, c’est à dire qu’ils engagent soit l’argent des institutions financières qui les emploient, soit de l’argent qu’ils empruntent. Dans les deux cas, moins de liquidités = moins d’affaires.


<i>Si les salariés de la city ont quand même touché 9,3 milliards d’euros de bonus après l’affaire des « subprimes », c’est peut-être que les pertes n’étaient pas les mêmes pour tout le monde.</i>


Sauf que le calcul des primes se fait sur les résultats de toute l’année 2007, et que l’affaire des subprimes n’a eu un plein impact qu’en fin de l’année 2007. C’est comme pour l’affaire Kerviel, qui est tombée bien mal, car si la SG avait pris sa perte fin 2007 et non début 2008, elle aurait économisé d’énormes quantités d’impôts sur les bénéfices au titre de l’impôt 2007.



<i>Autres détails intéressants : lorsque l’on « joue à la baisse », on vend en début de mois et l’on revend en fin de mois.</i>


... à la bourse de Paris.


<i>Si l’on regarde la courbe du CAC40 sur la période fin 2007 début 2008 (voir schéma ci-dessous), que constate-t-on ? La plus forte baisse a commencé début janvier pour se calmer sérieusement vers le 22 janvier, surprenant !
Le schéma est similaire sur les autres indices boursiers mondiaux.</i>


Ce qui prouve bien que le mouvement n’a rien à voir avec la vente à découvert, et ce pour deux raisons : d’une part c’est une pratique totalement négligeable, et d’autre part les bourses étrangères n’ont pas les mêmes règles en la matière.


<i>Pourquoi une chute si rapide en début de mois et pourquoi un arrêt si brutal.
Ce que l’on constate, c’est que pour la chute il n’y a pas vraiment eu d’événements médiatiques déclencheurs.</i>


Il n’y a pas à chercher de pourquoi. La bourse monte, et puis un jour, elle se met à baisser, et alors elle baisse jusqu’à ce qu’elle finisse de baisser.


<i>Par contre, sur le plan financier, tout laissait présager ce qui allait ce passer : inquiétude sur les marchés à cause de la crise des subprimes, augmentation du prix du pétrole et, surtout, les indicateurs techniques (les outils du spéculateur) indiquaient une baisse éminente.</i>


Puisque vous êtes si finaud, je vous suggère de vous procurer 10000 euros de votre propre argent et de les investir en bourse. Je vous assure que cet argent vous rapportera beaucoup. En sagesse, pour commencer, en humilité aussi.


<i>Si vous êtes un spécialiste de la finance et que vous voyez que le marché va baisser et risque même de baisser très fort, et qu’en plus on est en début de mois vous faites quoi ?<i>


Je change de métier. Un spécialiste de la finance qui croit qu’il peut prévoir les évolutions du marché est soit un menteur, soit un imbécile ; soit un débutant. En fait, un spécialiste de la finance ne "joue" pas. Il vit des commissions, il vend des "méthodes infaillibles" aux gogos, et il évite de se prendre pour madame Irma...


<i>Il y a fort à parier qu’au-delà des effets de la conjoncture de nombreux spéculateurs ont joué à la baisse.</i>


Et alors ? C’est interdit ? Je rappelle ici qu’un trade,
c’est
toujours assorti d’un risque. Quand un trade est positif, tout le monde crie au scandale, mais bizarrement, personne ne vient jamais consoler
le spéculateur qui a perdu. Ce qui, il faut bien le dire, arrive une fois sur deux environ.



<i>Si les financiers et les spéculateurs ont pu gagner de l’argent, qui en a perdu ?
Tous ceux qui ont investi ces trois dernières années et qui n’ont pas vendu avant la crise parce qu’ils investissaient sur du long terme.
Au niveau mondial, ça concerne principalement tous les travailleurs qui placent leur argent dans les fonds de pension pour leurs retraites et pour nous, Français, nos fameuses assurance-vie.</i>


Moralité : laissez tomber ces produits débiles et investissez directement en bourse.


<i>Connaissez-vous l’amendement Fourgous ?
</i>


Non, mais quand un homme politique donne son nom à une sucrerie financière, c’est le signe qu’il faut fuir.


<i>Il existe les crédits à la consommation pour spolier les plus pauvres et la Bourse pour spolier les autres. Faites votre choix.</i>


Ben moi en 2007, j’ai fait 9000€ de plus-values, et en 2008 je ferai, quoi qu’il arrive, 4000€ rien qu’en dividendes (parce que, rappelons-le, une action, à la base, ça sert à faire un dividende). Tout ça avec 100 000€ de liquidités. Sans VAD, sans SRD, sans warrants, sans puts sur le forex ni contrats sur le pétrole. En passant, en tout et pour tout, une trentaine d’ordres. Mais je comprends qu’avec votre conception de l’investissement boursier, vous y ayez laissé des plumes : vous avez une vision déplorable de ces matières, et je vous conseille fortement de vous lancer dans le trading sur CODEVI ou livret A.


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