Bulgroz 7 mai 2008 13:09

A l’auteur,

Je crois que vous maîtrisez mal ce dossier quand vous dites :  »Les jours de grève ne sont pas rémunérés, mais l’entreprise touchée perd également de l’argent, car la plus-value créée par le travail des employés et vendue aux clients n’est plus réalisée »

Pour étayer votre texte, il faut d’abord distinguer 2 choses : les grèves du privé et les grèves du public.

Selon les stats du ministère du travail :(JINT : journées individuelles non travaillées)

Dans le domaine dit du privé, le ratio est de 39 JINT pour 1000 salariés, ce qui nous place à la 11ième place en Europe en terme de conflictualité. Et encore, ce domaine dit privé comprend les salariés à statut (EDF, SNCF). En 1995, par exemple, on comptait 639999 JINT dont 400 000JINT pour les salariés à statut et dont 200 000 pour la seule SNCF. Ce qui fait que le ratio du pur privé est de 15 JINT pour 1000 salariés.

Dans le domaine du public, la ratio est de 510 JINT par 1000 fonctionnaires. Et encore, le ministère du travail reconnaît de pas prendre en compte les fonctionnaires hospitaliers, territoriaux et les postiers.

510 jours pour 1000 fonctionnaires, c’est considérable. Ca fait 1,96 jours par fonctionnaire, 1,32 par agent à statut contre 0,01 jour par salarié du privé.

Ensemble, tous secteurs confondus (mais toujours hors hospitaliers, territoriaux et les postiers), le ratio est de 100 pour 1000. Cela place la France dans le peloton de tête des pays européens pour ce qui concerne le niveau de grève, devant l’Italie.

Je vous laisse faire les conclusions

Dans cas, dans le privé, faire grève c’est perdre des ventes et de la valeur ajoutée et se tirer une balle dans les pieds.

Dans l’autre cas, dans le public, faire grève, c’est une seconde nature, certains font chier les usagers (SNCF), d’autres font grève et cela ne gène personne, au contraire, le service rendu est globalement le même (sureffectif de la fonction publique) et l’Etat fait des économies.

En tout cas, je ne comprends pas l’écart entre le public (1,32) et le privé (0,01), je ne veux pas croire que les salariés du public soient plus malheureux que ceux du privé.

Je salue donc les efforts du gouvernement pour limiter la gène du public (qui paie des impôts de la même manière) en instaurant le service minimum.

Par ailleurs, sachant que les fonctionnaires ont l’incroyable privilège du travail à vie sans avoir à bouger une seule fois leur cul, je ne verrai pas d’un mauvais oeil qu’on leur interdise de faire la grève.

 


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