5A3N5D 9 mai 2008 11:14

@ Tristan Valmour,

Je prends avec retard connaissance de votre commentaire. J’avais rédigé un longue réponse, mais je pense qu’elle n’aurait pas servi ma démonstration. Je ne reprends donc qu’un court extrait de votre commentaire.

La grève ne doit pas être un droit dévoyé pour exercer un chantage sur la population. C’est très malsain. La grève doit être employée pour inciter les dirigeants à négocier.

Il est exact que la grève ne doit pas "prendre les populations en otage." C’est avant tout un moyen de signifier au "patron" que quelque chose n’est pas juste. Néanmoins, quand les dirigeants (patrons ou Etat) n’ont aucune envier de négocier, malgré les textes législatifs qui les y obligent, d’autres formes d’actions sont inévitables.

Laissez-moi donc vous rappeler que certaines catégories professionnelles n’ont aucun moyen de se faire entendre : ce sont d’abord les travailleurs autonomes (artisans, commerçants, agriculteurs, marins-pêcheurs...) et les salariés de l’Etat.

Avez-vous jamais remarqué avec quelle facilité les pouvoirs publics cèdent lorsque les agriculteurs ou les marins-pêcheurs bloquent les perceptions, les péages, les stations-services, les ports ? Oseriez-vous prétendre que ces travailleurs n’exercent aucun chantage sur les populations ? Il n’y a pas très longtemps, les marins-pêcheurs ont bloqué les raffineries de Donges, si bien que, dans mon département, qui n’est pas maritime, il n’y avait plus de fuel... Pour se faire entendre, n’ont-ils pas "gêné" les populations. Le chantage, ne vous en déplaise, est le seul moyen de pression pour ces gens. C’est même actuellement l’apanage du gouvernement, qui ne fonctionne que sur ce mode.

Mais, pour les fonctionnaires, quels moyens d’action ? Personnellement, je n’en connais plus qu’un seul : ne plus faire grève et priver ainsi l’Etat de 30 à 40 millions d’euros par jour de grève (en moyenne.)

Le gouvernement doit assurer la continuité du service public, ce qui n’implique pas forcément une mobilisation des agents du service public. Le droit de grève n’est donc pas remis en cause.

Vous avez raison : l’Etat doit assurer la continuité du service public. Donc les fonctionnaires n’ont pas le droit de grève. Retournez le problème dans tous les sens, cela ne changera rien : quelle utilité, pour les fonctionnaires de faire grève si celle-ci est cassée par des intervenants extérieurs ? Ne seriez-vous pas quelque peu thatcheriste ? Car, pour les fonctionnaires, le seul moyen de revendiquer, c’est de cesser le travail. Si vous avez de meilleures solutions à proposer (qui ne soient pas illégales) je suis preneur. Evitez néanmoins des propositions telles que le refus de correction des copies d’examens, le refus d’assurer les cours tout en étant présents : ce ne seront que les élèves qui seront pénalisés. Et en général, les enseignants s’y refusent.


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