frédéric lyon 29 octobre 2008 08:52

Et pour terminer le compte rendu de la crise financière qui s’achève, il faut citer encore un élément qui est la cerise sur le gateau de l’interventionnisme :

Pour aider les banques à retrouver la forme et les aider à nettoyer leurs bilans, l’Etat Fédéral se propose de leurs reprendre leurs crédits hypothécaires douteux et de les rassembler dans une structure de "défaisance".

Comme ses crédits douteux sont gagés sur des biens immobiliers, l’Etat, ou plus exactement la structure de défaisance, se retrouve à la tête d’un parc immobilier considérable, qui est actuellement sous-évalué.

Il ne reste plus qu’a attendre le retour à meilleure fortune et la reprise du marché de l’immobilier, qui ne manquera pas de se reproduire, ce n’est qu’une question de temps, et on pourra liquider le stock immobilier avec sans doute un profit, même en décomptant les frais financiers encourus pendant toute la durée du portage jusqu’au retournement de la conjoncture.

Si bien que dans cette affaire seul l’Etat fera un profit, sur le dos de tous les autres acteurs : les propriétaires insolvables qui auront perdu leur maison, et les banques qui auront financé toute l’opération de A jusqu’à Z, et qui auront toutes encaissé leurs pertes sur les crédits impayés.

Encore une fois : Voilà ce qu’on appelle la crise du "capitalisme financier" !!

Le battage médiatique incroyable que l’on a organisé autour de cette histoire, et je dis bien organisé, donne une excellente idée de l’ampleur du tour de passe-passe.
 
Cette affaire donne enfin l’exemple de la pertinence des thèses libérales sur la nature de l’Etat : L’Etat n’est pas représentatif de l’intérêt général, il a des intérêts propres, qui sont ceux de la caste qu’il fabrique pour fonctionner.

Or il y a peu de chance que cette caste puisse avoir des intérêts qui coincident avec ce qu’on appellerait par convention "l’intérêt général".

La réalité est que cet "intérêt général" n’existe pas, l’expression est un simple abus de language, car on ne peut pas additionner les intérêts particuliers de façon à obtenir une aggrégat cohérent.

Ceci a été démontré mathématiquement par le théorème d’impossibilité de Kenneth Arrow, à la suite d’une hypothèse posée par Condorcet, et le débat est donc clos.


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