Forest Ent Forest Ent 30 octobre 2008 21:33

@ S2ndreal

Merci beaucoup de votre longue réponse. Ma question n’est pas exactement un schmilblick. Mais elle est posée de manière courte avec des mots connotés, ce qui fait qu’on peut l’illustrer de beaucoup de thématiques diverses. Je pourrais encore la reformuler de la manière suivante : "vers combien tendrait le loyer de l’argent dans un monde où la population et la production seraient strictement constantes ?"

Vous avez largement traité les aspects monétaires de cette problématique. Vous supposez en effet que le prêt correspond à une création de monnaie, ce qui n’est pas dans les hypothèses, mais est effectivement le cas le plus courant. Cela vous conduit à analyser les conséquences de ce mécanisme, analyse dans laquelle vous redécrivez et critiquez les théories monétaristes. Votre critique principale me semble porter sur le fait que les établissements financiers ne sont pas neutres dans le système, ce que l’on constate d’ailleurs bien dans la crie actuelle.

Mais on peut faire une théorie du prêt non monétaire, en tout cas non monétariste.

Ma question est vicieuse, parce qu’elle oblige à expliciter le mécanisme de formation d’un prix, en l’occurrence le loyer de l’argent. Or autant cela ne gêne personne quand il s’agit de biens matériels, autant celui-ci est gênant à formaliser : quelle est la valeur du temps ? Découle-t-elle d’une logique économique ?

Le rapport Lebègue, qui essaye de fixer une valeur du taux collectif de préférence pour le présent, discute beaucoup de notion diverses, mais finit par trancher assez arbitrairement. J’ai la vague impression qu’au fond la théorie économique n’en dit rien et n’en sait rien. Il y a me semble-t-il au coeur de la théorie et du fonctionnement du système quelque chose qui tient de l’acte de foi.

Ca m’interpelle, parce d’ici 20 à 40 ans l’humanité va vivre sa première expérience de décroissance collective massive. Je me demande effectivement si elle pourra conserver le capitalisme pour cela. Et au-delà, à supposer que l’on trouve un équilibre entre population humaine et planète, quel sera le système économique adapté ? Contiendra-t-il une notion de valeur du temps, ou bien au contraire considèrera-t-il que les productions à des instants différents ne sont pas échangeables entre elles ?


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