Paul Villach Paul Villach 18 novembre 2008 14:33

@ Sacado

Mon article aurait été trop long si j’avais transcrit les citations. Voici celles que j’aurais pu glisser.

LE TEMPS (4/08/1914)
" On croit généralement qu’il résultera ce qu’on a coutume d’appeler "des pertes effroyables" en hommes. Aussi faut-il redresser les idées à ce sujet à l’aide des statistiques établies après les dernières grandes guerres. Elles démontrent, en deux mots, que plus les armes se perfectionnent, plus le nombre des morts et des blessés diminuent."

L’INTRANSIGEANT (17/08/1914)
" Camelotte allemande .- Nos soldats ont pris l’habitude des balles allemandes et des shrapnels (obus remplis de balles qu’ils projettent en éclatant)... Les shrapnels, en effet, éclatent mollement en l’air, et tombent en pluie de fer inoffensive ou s’enfoncent dans la terre sans éclater. De plus, le tir est mal réglé...
Quant aux blessures causées par les balles, elles ne sont pas dangereuses... Les balles traversent les chairs de part en part sans faire aucune déchirure. De sorte que les grands trains de blessés
(sont) remplis de jeunes garçons atteints par des balles et qui, pourtant, rient avec une reconfortante bonne humeur."

LE MATIN DE PARIS (27/04/1915)
"Il ne faudrait pas s’alarmer outre mesure de l’effet des bombes asphyxiantes. Qu’on se rassure, ce n’est pas bien méchant... Elles resteront inoffensives... Si on fait le total de leurs victimes et qu’on les compare aux autres, on n’y prêtera même pas attention."

L’ECHO DE PARIS (10/07/1915)
A propos de la baïonnette qu’on nomme "Rosalie" :
"Avec l’arme blanche, nous retrouvons la poésie... des luttes épiques et chevaleresques."

L’INTRANSIGEANT (15/12/1914)
" Elle est tellement nationale et française, cette baïonnette, qu’au début même de notre enfance... elle s’impose par un attrait mystérieux... Quand nous gâchons gravement la blancheur du papier, quel est presque toujours l’objet qu’entreprend de figurer notre dessin naïf ? Une baïonnette. [...] Ainsi mise au canon, elle n’attend plus que la voix du chef pour foncer... Elle frémit déjà d’impatience et de désir, de soif et de gourmandise. Elle arrive sur le tas, elle plonge à fond dans le tambour des poitrines, dans la peau d’âne qu’elle crève ainsi qu’une outre humaine... Elle est jeune, elle est belle, elle est ivre, elle est folle et calme cependant, jamais irrésolue, ni distraite ni égarée... Et d’une sûreté scientifique, chirurgicale, atteignant en plein l’adversaire sans même égratigner dans la cohue le camarade voisin. Henri LAVEDAN, de l’Académie française."

L’ECHO DE PARIS (15/08/1914)
rapportant les confidences d’un blessé :
"Mais dites bien que les Allemands sont des lâches et que la difficulté est seulement de les approcher. Dans la rencontre où j’ai été atteint, nous avions été obligés de les injurier pour les obliger à se battre."

LE MATIN DE PARIS (15/11/1914)
" Quand il s’agit d’aller dans les tranchées relever les camarades dont le tour est venu de se reposer, on se bat presque pour y courir."

L’INTRANSIGEANT (03/09/1916)
Parlant d’un sous-lieutenant :
"Il dut porter un pli au général commandant la division [...] Le logis du grand chef était repéré, les obus avaient même déchiré sa tente. Le général vit un jeune sous-lieutenant s’arrêter devant lui, à deux pas, les talons joints, le bras droit ouvert, une lettre à la main.  [...] Un éclat de marmite (obus) vient sectionner la main de l’officier au ras du poignet et la lancer au loin à vingt mètres  [...] Et voici ce qui arriva et qui devrait être inscrit en lettres d’or sur du fer : le sous-lieutenant baissa son bras mutilé, marcha vers sa main, mit son pied dessus pour en retirer la lettre - car les doigts s’y étaient crispés - se redressa, revint vers le général, du même pas, avec la même attitude militaire, et s’arrêta, le corps tout d’une pièce, les talons joints, pour lui remettre le pli - mais cette fois-ci avec la main gauche. Alors seulement, il s’aperçut qu’il souffrait et se trouva mal."

LE PETIT JOURNAL (11/07/1915)
recueillant les confidences d’un héros :
"(il) avoue qu’il avait eu plus peur en passant son bachot que lorsqu’il s’élança à la conquête du Vieil Armand (sommet des Vosges) "

LE PETIT PARISIEN (22/05/1915)
" A part cinq minutes par mois, le danger est très minime, même dans les situations critiques. Je ne sais comment je me passerai de cette vie quand la guerre sera finie." (Lettre d’un soldat)

- LE PETIT JOURNAL (05/05/1916)
Un lieutenant blessé tient ces propos :
" - Un mois avant de revenir me battre avec mes braves, ce sera long.
Et le médecin militaire lui répond :

Eh bien, mon petit, nous tâcherons d’abréger la convalescence. "

-  L’INTRANSIGEANT (13/08/1914)
Un soldat écrit à son père :
"Nous sommes nourris comme des pachas."

- LE PETIT PARISIEN (15/03/1915)
"On gâte trop nos soldats. Il faut modérer les envois (de colis)."
Paul Villach


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