Herrera 13 décembre 2008 14:17

Foutre Dieu, qu’il est bon de respirer un peu d’air chargé d’une véritable ingénuité politique et économique dans un monde au bord du gouffre... Enthoven, hier soir sur France 3, se pâmait d’enthousiasme après avoir vu un reportage sur une poignée de sémillants traders à qui l’on dispensait quelques rudiments de philosophie éthique...

Conclusion du bon professeur : "Le système se réforme de lui-même !" Ceux qui se demandent comment le monde pourrait devenir meilleur ont la réponse à leur question : le parachutage massif de brochures philosophiques dans les salles des marchés. Et notre philosophe, visiblement enivré par de lointaines lectures de François Furet, de revenir sur la dichotomie simpliste économie de marché, démocratie, bien / dirigisme, dictature, caca.

Je ne reprocherai pas à Enthoven de dauber sur les reliquats d’utopie qui restent en suspension dans les idées socialistes : si ce monsieur a une vision tragique de l’Histoire, c’est son droit. Cependant, s’il accepte la mise en concurrence des peuples entre eux, la démolition des acquis sociaux des pays occidentaux, etc... il accepte le fait que la violence soit le moteur de l’Histoire, puisque ces politiques économiques mettent délibérément en concurrence les différents peuples, pour un affrontement brutal qui déterminera qui produira une richesse qui sera consommée par d’autres.

Si la démocratie finit pour Enthoven par se confondre avec ce culte de la violence et de la compétition sans arbitre, j’ai du mal à comprendre par quel tour de passe-passe il voudrait que le principe vitale qui mène les peuples à se battre entre eux pour accueillir l’entreprise ne puisse pas aussi bien s’exercer verticalement contre les maîtres du Système lui-même.


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