Bert 3 avril 2009 18:58

"L’espéranto, quoique méconnu en France, est à notre avis la seule alternative crédible à la question de l’anglais dans l’UE "

Pourquoi LA seule ? Comme si les autres alternatives étaient nulles, ou simplement inexistantes, face à la pensée unique, politiquement correcte, espérantiste. En vous appuyant sur divers critères, pour la plupart très discutables et caduques, vous répétez inlassablement les poncifs de la propagande espérantiste, transmise de génération en génération sans aucune remise en question, ni critiques objectives, parce que L’Espéranto ça ne se discute pas. C’est le principe même de la langue basée sur un "Fundamento" intouchable.

Soit on est pour et l’on respecte les dogmes, pratique les rites, soit on est contre et l’on est banni du cercle, considéré comme hérétique, raillé, moqué parfois injurié ... j’en ai fait l’expérience après avoir été espérantophone pendant plusieurs décennies. Je préfère "espérantophone" à "espérantiste", terme duont on est affublé dès que l’on commence à étudier la langue, comme si l’on devait alors allégeance à l’Espérantie. Je n’ai rien contre l’Espéranto en tant que langue, quoiqu’il y ait beaucoup à dire sur ses imperfections et sa soi-disant simplicité. Il y a d’ailleurs, sur ce site (en anglais), une étude très pertinente qui démonte la plupart des fausses vérités sur l’Espéranto et démontre pourquoi précisément ce n’est peut-être pas LA meilleure solution.

Le problème c’est l’espérantisme qui voue une foi sans réserve aux dogmes édictés il y a plus de cent ans. Bon sang les temps ont changés et l’Espéranto, la langue n’a pas évoluée d’un pouce, hormis un vocabulaire qui s’est enrichi de nouveaux mots pas toujours bien choisis eu égard leur internationalité, qui se cantonne le plus souvent à l’Europe occidentale. Mais toujours les mêmes archaïsmes lourds et inutiles et une grammaire qui a dû s’étoffer de plusieurs centaines de pages pour expliquer, justifier toutes les irrégularités, les incohérences d’une langue enfermée dans le cadre étroit où elle est née. On m’a souvent dit qu’il fallait attendre que la langue murisse avant de la transformer, mais je crois bien qu’il faille la transformer, s’il n’est pas trop tard, pour qu’elle murisse.

Un premier pas, insuffisant et surtout étouffé dans l’oeuf par les "conservatistes", avait été fait avec l’Ido , l’Espéranto réformé, souhaité par Zamenhof qui l’a rejeté ensuite sous la pression des espérantistes (déjà !). Ce projet tente de se relever mais semble déjà aussi dépassé que n’est l’Espéranto. Il y au eu ensuite le Novial, un peu plus moderne mais inachevé et toujours trop exclusivement "latin" ... Il faut dire que l’on était au début du siècle dernier et que la latin était, avec le grec ancien, une des seules anciennes, fond commun de plusieurs langues européennes, dont on pouvait identifier le vocabulaire, la grammaire, etc... Actuellement les linguistes arrivent à déterrer une vieille langue, plus ancienne que le latin ou le sanscrit, et qui serait à l’origine de ceux-ci et de la plupart des langues européennes, incluant l’eurasie aussi. Il s’agit du proto-indo-européen. Et tout projet de langue construite digne de ce nom, à vocation internationale, devrait tenir compte de cette source commune tout en respectant les découvertes actuelles en matière de linguistique (théorie et réalité).

On pourrait se demander aussi pourquoi l’anglais s’impose peu à peu comme lingua franca en Europe, en dehors des raisons politico-économico-culturelles, juste sur le plan linguistique ?Ça pourrait aider à comprendre pourquoi des langues comme l’Espéranto, l’Ido ou même le Novial ne peuvent pas fonctionner comme langue internationale, au quotidien, en dehors des congrés, rencontres, conférences entre adeptes, dans la rue, etc.

Pourquoi faire de l’anglais une question, un cheval de bataille qui finira de toute façon par se retourner contre la propagande ? Il fut un temps où le français tenait une place dans le monde à peu près similaire à celle de l’anglais actuellement ... et le monde est encore multilingue, tant mieux. Chaque langue influence les autres en son temps. Combien de mots anglais utilisons-nous en français actuellement, croyant qu’ils sont anglais alors que les anglais nous les avaient empruntés à une autre époque ? Le pire est que nous les prononçons parfois à l’anglaise alors qu’ils pourraient retrouver leur prononciation française (snobisme quand tu nous tiens !).

Cela dit une langue commune basée sur un fond qui nous est commun aurait plus de chance de "prendre" qu’une solution artificielle basée sur des choix plus ou moins arbitraires, voire fantaisistes, qui ne tiennent compte ni de la réalité ni des connaissances en matière de linguistique et de communication humaine. Les langues re-construites ont beaucoup plus de succès et d’efficacité aujourd’hui parce qu’elles peuvent continuer à évoluer comme des langues naturelles, qu’elles deviennent, et elles sont libres de tout esprit partisan ou sectaire.

 smiley


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