del Toro del Toro 24 avril 2009 19:18

Il me reste très peu de temps sur ce site mais par courtoisie, je me dois de répondre.

D’abord un point d’accord avec Kalki : je n’ai jamais parlé d’ « experts » ; j’ai parlé de chercheurs. C’est assez différent :
Un expert parle pour les décideurs ; un chercheur parle pour les chercheurs mais il a aussi le souci de rendre public les acquis de ses recherches. C’est de là que viennent les documentaires, la vulgarisation et les (bonnes) émissions culturelles.

Un chercheur a finalement « intérêt » à ce que le niveau monte, que ses thèses soient discutées et critiquées et q’un « public cultivé » existe ; un expert n’a de compte à rendre qu’à ses commanditaires, et ses « rapports » ne sont pas toujours accessibles au grand public.

Par contre, vous confondez un « auteur qui fait autorité » dans son domaine avec une prise de parole autoritaire : c’est votre « devoir » de lire Le Goff quand vous voulez parler d’histoire médiévale. Insulter le travail de Le Goff, le prendre à la légère, parler de lui sans le lire vous disqualifie immédiatement.

Vous ne pouvez pas dire : « il n’y a pas de travaux pluridisciplinaires sur le Moyen-Age ». Une telle déclaration achève son locuteur et le place dans la plus crasse des ignorances béates et narcissiques.

Toujours selon l’éthique et la méthodologie scientifiques, une « interrogation » initiale sur un sujet donné est normalement suivie par un long travail bibliographique. Pourquoi ? Parce que très vraisemblablement, votre question aura déjà été traitée.

Une interrogation suivie d’hypothèses n’est légitime et intéressante qu’après lecture approfondie de la littérature qui existe sur le sujet. Sans quoi, c’est la porte ouverte aux « spéculations », au narcissime, au « Moi, je ... », au personne-avant-moi qui ne dit pas son nom.

L’islam est depuis longtemps un objet d’étude comme les autres et c’est très bien ainsi. Le travail avance et la bibliographie est immense. On peut faire apprendre pas mal de chose à condition de bien fréquenter les revues et les articles de qualité.

Lire et citer Gilliot veut tout simplement dire que vous êtes à jour sur le plan des connaissances scientifiques. Cela veut aussi dire que vous adhérez à l’approche historico-critique (ce qui est tout à fait mon cas).

Je ne conteste pas à M. Mourey le droit de s’exprimer sur un domaine de mieux en mieux étudié.

Je conteste seulement le devoir qu’il se fait d’ignorer les travaux et les méthodologies modernes au profit d’une pose narcissique, à la fois alimentée par le vide bibliographique et le ressentiment populiste et misérabiliste (« moi, le petit rédacteur d’Agoravox, trésor méconnu et méprisé des scientifiques dominants »).

Personne n’est obligé de cautionner les fantasmes intellectuels de M. Mourey où il se voit conseiller et converser avec ceux qu’il prend pour les « grands » de la France qui pense.

C’est en lisant qu’on devient liseron ...


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