Marc Bruxman 30 avril 2009 11:02

Les années 70 n’étaient pas forcement idéales comme vous sembler le croire, mais au moins on ressentait moins le mépris que je constate aujourd’hui avec le capitalisme exacerbé.

Ah j’ai jamais dit que c’était idéal les seventies ;) A part pour le Rock qui a produit durant ces années ses plus beaux groupes ;)

Pour ce qui est du mépris il y a un clivage visiblement parce que ni moi ni mes camarades ne nous sentons méprisés. Il est vrai qu’on a eu la chance d’être formés a ce qui est demandé aujourd’hui par les entreprises et qu’il en sera peut être différamment demain.

C’est cela qui me fait dire que le risque de radicalisation existe (je ne la justifie pas comme vous semblez le penser) et que la seule issue consiste à relire et à repenser nos fondamentaux démocratiques. Je crois à l’évolution de l’économie et non à la théorie imbécile de la « destruction créatrice » de Schumpeter .

A pourtant la destruction créatrice, on est en plein dedans. A moins que ce ne soit plutot la création destructive. Mais quand bien meme la société change trop vite, il y a des choses qui deviennent « irrelevant » pour le systéme économique comme disent les américains. (Ce mot dont je ne connais pas de bonne traduction française signfie grosso modo que quelque chose ne compte plus, n’a plus d’importance ou plus exactement devient invisible). Et c’est la que s’installe ce que vous appelez le mépris. Alors bien sur, on tolére quand ce sont les autres auquels cela arrive, pas quand c’est de soi même.

Mais il arrive finalement la même chose aux maisons de disques ou à certaines industries. Si ce n’est la vitesse qui a été beaucoup plus rapide pour les maisons de disque. Et quand ca arrive, tous les moyens semblent bon pour sauver le secteur. Alors que tout le monde s’en moque désormais.


C’est le « vivre ensemble » qui nous sortira de l’impasse actuelle et non pas les clivages « looser contre winner » « et »jeune dynamique contre vieux con" qui émanent de votre propos (ceci étant, je suis d’accord pour dire que la gérontocracie au pouvoir - politique mais aussi économique - doit céder sa place à des plus jeunes).

Ben le « vieux con » n’avait pas pour but d’être généralisé. Mais comme vous le dites, il y a une gérontocratie au pouvoir qui prend plein de lois débiles. Quand j’entends parler à tire larigot de De Gaulle qui n’évoques rien pour moi si ce n’est des statues dans Paname, d’une guerre de 39-45 très loin, et que tout ca sert par le biais d’une grande nostalgie a sauver la cohésion sociale d’un pays qui l’a perdue cela me gonfle. 

Quand on utilise des luttes passées, que l’on crée des « grenelles » cela ne s’adresse pas à ma génération. Quand on s’y adresse c’est pour la rendre misérable avec des aides pour les looser alors que l’on surtaxe les jeunes encore célibataires.

Quand à la terminologie winner, looser c’est malheureusement la vie. Chaque système a ses gagnants et ses perdants et il en sera toujours ainsi. Aucun système n’a que des gagnants. Après des fois, on peut dire, « nan t’es pas une loose, tu va faire la révolution » mais ce n’est que de la poudre aux yeux ! Bien utile c’est vrai.

Enfin, l’exemple sur la mentalité des jeunes de banlieue me laisse pantois : cela voudrait-il dire que le capitalisme justifierait l’économie parallèle ? Il y a des exemples qu’il vaut mieux éviter.

Non je n’ai pas dit ca. Mais les jeunes de banlieue aspirent à quoi ? A plus de fric. Et ce rêve suscite parfois d’énormes débordements comme ceux que vous citez et bien d’autres. Avant la classe populaire révait d’autre chose. Mais si elle se met à rêver de fric quelque part, il y a convergence des luttes. 

Et cela dit, je connais plusieurs jeunes issus de la banlieue qui ont brillamment réussis et pas dans l’économie souterraine. Ils sont ingénieurs comme moi, issus de la même école et avec le même diplôme. Mais ils ont quelque chose en plus. En dehors du fait de parler l’Arabe, ils ont une volonté que peu de Français « de souche » (je n’aimes pas cette expression mais bon...) ont. C’est pour cela qu’ils réussissent.


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