Bois-Guisbert 18 mai 2009 10:55

Est-ce que ces gens comprendront un jour que leur Europe n’existe pas ? Il lui manque à cette Europe, deux choses, pour être. Et pas des moindres, on va en juger.

La première, ce sont des citoyens, des vrais. Il y a bien des gens qui se disent « citoyen européen », mais ce n’est qu’une posture intellectuelle, l’aboutissement d’une réflexion. Une vraie appartenance, c’est tripal, fondamentalement.

Cela conduit, l’appartenance tripale, à être fier de soi et des siens, à être fier de son héritage et du patrimoine légué par les ancêtres, lointains et proches.

Donc cela conduit à la tranquille certitude d’être mieux que les autres et de ne rien avoir à leur envier. Tout au contraire, même. Mais c’est raciste, et le racisme, c’est interdit. Résultat, il n’y a pas d’authentiques citoyens européens.

Ceux qui se prétendent ainsi ne sont que des ersatz blafards, tristes, mous, compassés et ennuyeux. Qu’on se souvienne des torrents d’allégresse populaire qui n’ont pas salué l’entrée de dix nouveaux membres dans la famille, le 1er mai 2004. C’était chiant à pleurer !

Le deuxième élément qui fait défaut, c’est un ennemi contre qui se compacter et, chaque fois qu’il en est besoin, se recompacter. Ce rôle a été parfaitement tenu par le bloc de l’Est jusqu’en 1989. Le communisme s’est effondré et depuis, la construction européenne patine.

L’Islam était tout désigné pour remplacer « Moscou », mais pour cela, il aurait fallu le courage de le désigner. Dans l’Europe flasque des emblématiques inconsistants de type Prodi/Barroso, on aime tout le monde, tant on a peur que quelqu’un ne nous aime pas.

Résultat : tout le monde, ou presque, nous méprise et, faute d’ennemis, l’Europe se cherche des raisons d’exister et de rester soudée. Elle n’en a plus…

Elle ne sait pas, parce qu’elle ne veut surtout pas savoir qu’ « On ne peut avoir de vrais amis si on n’a de vrais ennemis. » et qu’ « A moins de haïr ce qu’on n’est pas, il n’est pas possible d’aimer ce qu’on est. » Michael Dibdin, dans « Lagune morte ».

Que les gens boudent les urnes, c’est la rançon de la médiocrité. Pas plus, pas moins. Ce n’est pas l’alphabêtisier de Mme de Sarnez qui les conduiront aux urnes.


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