Walden Walden 23 juin 2009 14:45

« Plus de modèle de pensée, de valeurs différenciantes à défendre, à promouvoir, comme si tout était abandonné à l’idéologie écologiste érigée en mode de pensée moderne. » 

Curieux comme il ne vous apparaît pas que l’écologie est justement ce mode de pensée moderne, une pensée en prise sur la réalité, et promouvant des valeurs cohérentes (au contraire de la logique productiviste totalement anachronique et irrationnelle) ?

« ... C’est triste, non parce que cela présagerait de la disparition du PS, tant pis, mais parce que cela signifie une démocratie française sans contre-pouvoirs politiques crédibles. Crédibles parce que possédant un projet alternatif rationnel et crédibles parce que possédant les forces suffisantes pour le faire émerger et accepter par la population. »

Vous ne semblez pas voir que ce « projet alternatif rationnel et crédible » existe, porté par le mouvement écologiste. Le PS arrive au bout de ses contradictions, et en meurt. On ne peut pas se dire encore un parti « de gauche » et soutenir la reprise économique par la relance de la consommation, ça n’a pas de sens. Cette vision social-démocrate , qui ne jure que par la croissance, ne se différencie essentiellement du pseudo-libéralisme conservateur que par son double langage : on prétend réduire les inégalités, tout en continuant à promouvoir le système capitaliste qui les renforce. En plein effet de crise, ce discours n’est plus crédible, et la gauche qui le porte est vraiment nulle en effet. Et le PS n’est peut-être plus pour longtemps ce « premier parti de gauche » que vous dites.

Quand au propos strictement contestataire de type revendicatif dispensé par les partis trotskistes, vide de proposition, il appelle surtout l’adhésion des mécontents qui intègrent une position de victimes fatiguées de subir, pas tellement de citoyens décidés à prendre en main leur destin. Cette gauche-là vaut davantage par sa vigueur dans la mobilisation que par ses capacités d’amener vers un changement réel.

En revanche, même si les résultats d’un seul scrutin ne peuvent suffire à y conclure, il se pourrait que l’on voie la gauche se rénover politiquement par ce mouvement écologiste, enfin uni, qui lui restait jusqu’à présent marginal. Que ce projet alternatif de société qui vise à atteindre les équilibres social et environnemental sans pour cela opposer liberté et égalité, rationnellement adapté aux enjeux de l’époque, parvienne enfin à convaincre ceux qui prennent conscience que ce système productiviste arrive en bout de course et n’a plus guère d’avenir, que la « recherche du bonheur » par la course au profit et à l’accumulation des biens ne saurait tenir lieu de projet de société lorsque dans le même temps il y a tant de laissés pour compte ; Qu’il est sans doute plus raisonnable de mettre au rencart la compétitivité sociale par laquelle il est toujours au fond question de gagner ou de perdre, et temps d’entrevoir une ère où l’on saura se contenter du nécessaire et suffisant auquel peut prétendre chacun, et de renoncer au superflu auquel ne peuvent atteindre que des priviligiés, aux dépends, et des autres, et des équilibres naturels. Qui sait ? smiley


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