Antenor antenor 27 novembre 2009 17:54

@ Samosatensis

Sur quel faits ceux qui placent la capitale économique des Eduens au Mont-Beuvray s’appuyent-ils ? La présence d’une éphémère bourgade et d’une basilique encore plus éphémère vous paraît suffisante ? Sur quels faits s’appuient-ils pour appliquer aux Eduens une logique urbaine diférente de celle des autres peuples gaulois ?

Si vous cantonnez votre raisonnement uniquement aux zones qui ont été fouillées, il n’est valable que pour ces zones et encore à condition que les interprètations de vestiges qui s’y trouvent et des textes soient justes. Quels faits vous permettent de dire que les Gaulois ne construisaient pas de murs en pierre assemblés à la chaux ? Des faits, on en connaît bien peu. C’est même tout l’objet de notre recherche : arriver à établir des faits en raisonnant à partir d’indices. Un vestige n’est pas un fait, c’est un indice, un témoignage d’un fait : sa construction.

On ignore qui a commandité la réalisation de cette basilique. Est-elle d’un style typiquement romain ou peut-elle avoir été construite par n’importe quel peuple riverain de la Méditerranée ?

L’existence d’une grande enceinte fortifiée à Besançon à l’époque de César sera un fait quand elle sera démontrer. Pour le moment les deux témoignages que nous avons, le texte de César et le mur récemment retrouvé ne s’accordent pas entre eux. L’un parle de la principale place forte des Séquanes et les archéologues nous présentent un mur en terre et en bois de deux mètres de haut sur six de larges. On peut penser que César ment ou que les archéologues se sont plantés dans leur datation. Ou on peut tout simplement penser que ce n’est pas le bon mur. Sous prétexte qu’on ne l’a pas encore retrouvé, un vestige n’existerait pas ?


@ jibe

Le pouvoir politique ne fixe pas toujours et même rarement dans l’Antiquité l’emplacement des sanctuaires mais il cherche à les accaparer. La localisation de ceux-ci est le plus souvent dictée par des caractères géographiques spéciaux. L’exemple de Lourdes est très tardif, il s’est mis en place dans le cadre de l’Etat-nation français et à une époque de remise en cause de la religion. Les provinces n’ont plus d’armées depuis Louis XIV et nos voisins espagnols n’ont jamais été en mesure de nous attaquer depuis cette période. Mais imaginez la stupeur que cela aurait crée dans l’esprit de certains : « Les Espagnols ont pris Lourdes ! » Dans le même genre, on a Leclerc et le drapeau français sur la cathédrale de Strasbourg ou le bombardement de celle de Reims par les Allemends en 14-18.


On pourrait prendre deux exemples à deux échelles différentes pour réfléchir : les sanctuaires de Delphes et de Monte-Cavo. Le premier est le plus grand sanctuaire grec. La ville de Delphes étant la plus puissante à proximité, il est logiquement sous son autorité. Certes, la plupart des cités qui faisaient des offrandes au sanctuaire n’étaient pas soumises à la Cité de Delphes mais elles reconnaissaient implicitement le caractère sacré d’une partie de son territoire. Pour contrôler le sancutaire, il faut contrôler la ville.

La coalition à la tête de laquelle se trouvait Athènes s’appelait la Ligue de Délos. Délos étant le second plus grand sanctuaire grec, les Athéniens adressaient à leurs ennemis le message suivant : « Faites attention, les dieux de Délos sont avec nous. » A Délos le sacré, à Athènes la puissance économique et militaire. C’est vrai que les lieux de culte importants engendrent une activité économique mais elle est marginale comparée à celle des grandes villes.
 
A l’échelon inférieur on a le Monte Cavo, principal sanctuaire du Latium. Si les Romains ont construit des temples là-haut, c’est non seulement pour honorer les dieux mais aussi et surtout pour bien signifier à Albe, Lavinia et consorts qui dirige la boutique.

Le majestueux Mont-Beuvray a des atouts pour avoir été un sanctuaire mais pas une capitale économique.


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