@Alois Frankenberger
Pourquoi et de quel droit un pays doit être redevable à des créditeurs privés ?
Ce n’est pas parce que c’est écrit dans la « constitution Européenne » que c’est inaliénable. C’est terrible ce que l’homme peut s’auto-embourber dans les emmerdes. Ce qui crée l’inflation ce n’est pas tant l’émission monétaire mais les intérêts bancaires. Selon Helmut KREUTZ, le taux d’intérêt se répercute à tous les stades de la production et représente en moyenne 40% des prix des produits hors taxe ! Tout le monde augmente donc ses prix pour pouvoir rembourser ses emprunts à une sphère privée en possession de la sève de la société.
Imaginez que vous fassiez un emprunt « travaux » de 100.000 euros sur 30 ans à un taux fixe de 5%. Votre banquier va créer 100.000 euros sur votre compte. Par contre, il ne créera pas les 80.000 euros d’intérêt qu’il réclamera tout au long des 30 années. C’est à vous de vous débrouiller pour trouver ces 80.000 euros dans la masse monétaire existante.
Cette « subtilité » se traduit par deux conséquences réellement nuisibles :
1. Nous sommes collectivement contraints de nous engager dans la spirale de la croissance monétaire infinie, qui condamne les peuples à s’endetter toujours plus pour être capable de rembourser l’intérêt ;
2. La production humaine provenant des mains et des idées de la population est sans cesse transférée aux financiers.
Encore une chose sur le fait que la création monétaire crée de l’inflation.
D’après la tautologique et infantile équation d’équilibre monétaire MV=PQ (où M est la quantité de monnaie, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau des prix et Q les volumes produits) et l’interprétation qu’en font les monétaristes, la seule et unique cause de l’inflation réside dans l’accroissement de la masse monétaire. Pour eux, une augmentation de M, se traduit automatiquement par une augmentation de P. Ils ne pensent pas un seul instant qu’une augmentation de M peut aussi se traduire par une augmentation de Q, ou encore par un accroissement de l’épargne ou des achats (effet logique d’un accroissement de liquidité). L’un comme l’autre, dans un climat de concurrence, résorberait la crise inflationniste (si l’offre de produits monte, les prix devraient baisser et si l’épargne monte, il y a résorption automatique de l’excédent monétaire). Par ailleurs, en adoptant le raisonnement inverse des monétaristes, s’il y a hausse des prix, il faudrait plus de monnaie pour assurer le même volume de transaction. Une création de monnaie est donc nécessaire pour valider la hausse de prix, sinon il y aurait baisse des transactions. Dans ce cas, l’augmentation des liquidités n’est pas la cause de la hausse des prix, elle en est au contraire la conséquence.
Par peur des années inflationnistes 70-80, les monétaristes et les banques centrales jugulent la hausse des prix en utilisant le moins bon des outils : la hausse des taux d’intérêts. Pratique qui ne permet de limiter l’inflation qu’en créant ou en entretenant un climat de récession. Dans le contexte actuel où les moyens de production (notamment dans les services où il suffit d’embaucher) sont loin d’être saturés et où la concurrence est généralement très vive, le risque d’inflation est nul sauf dans certains secteurs spécifiques comme l’immobilier. Cfr. http://www.chomage-et-monnaie.org/?p=340
Malgré de nombreux exemples et études empiriques qui invalident la théorie, les monétaristes persistent et signent dans leur acharnement à vouloir maintenir un taux d’inflation inférieur à 2%. Ils ne se soucient pas de la cause initiale de la hausse des prix ou des conséquences de leurs mesures. Pour eux, la science économique est une science EXACTE.
Pour en revenir aux intérêts, il apparaît, en fin de compte, que ce sont ceux-ci et la théorie monétariste, plutôt que l’inflation, qui accentuent la crise et les inégalités en rémunérant les riches et en endettant les pauvres.
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