Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 24 septembre 2010 14:10

Quelques articles récents sur notre blog :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/09/07/retrait es-un-projet-de-loi-accelere.html

Retraites : un projet de loi « accéléré » (I)

Le 7 septembre, alors que le nombre des manifestants à largement dépassé les deux millions d’après les estimations des organisations syndicales (Reuters - Le Point) et le chiffre de 2.7 millions est évoqué par Le Parisien, le projet de loi portant « réforme » des retraites a commencé à être examiné en première lecture par l’Assemblée Nationale par une « procédure accélérée ». Pourquoi une procédure accélérée pour une loi de cette importance, dans un contexte de plus en plus conflictuel ? En réalité, 2010 est la date limité prévue par les accords du Conseil Européen de Barcelone signés par le gouvernement de Lionel Jospin juste avant sa débâcle électorale. Le 7 septembre également, d’après Associated Press - Métro Montréal et d’autres médias, le bureau de l’UMP devait se réunir pour se prononcer sur le projet d’accord concernant le versement, avec Jacques Chirac, d’un montant total de 2.2 euros à la Ville de Paris contre l’arrêt des poursuites pénales engagées par cette dernière. L’UMP est censée contribuer à cette transaction à hauteur des trois quarts de la somme, soit un million six-cents cinquante-mille euros. Jeudi dernier, le président du groupe des Verts au Conseil de Paris Sylvain Garel, opposé à cette opération, a déclaré notamment d’après Le Monde : «  il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. Les emplois fictifs se comptaient par centaines sous l’ère Chirac. Mais la plupart de ces abus sont aujourd’hui prescrits au regard de la loi ». Comment comprendre une telle situation, alors que le massacre des retraites se fait précisément au nom de la « rigueur » et de la « bonne gestion » ? Mais si on va au fond des choses, la transaction « parisienne » est-elle autre chose qu’un geste de consensualité transversale, comme le fut entre autres la signature des accords de Barcelone par la «  gauche plurielle » il y a huit ans ?

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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/09/08/retrait es-un-projet-de-loi-accelere-ii.html

Retraites : un projet de loi « accéléré » (II)

Le 8 septembre, les médias commentent le feu vert donné la veille par le bureau de l’UMP à la transaction avec la Ville de Paris prévoyant le versement par l’UMP de 1.65 millions d’euros dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs. On reste sans comprendre la base juridique et statutaire d’un tel versement, alors que l’UMP n’est pas une partie dans cette affaire et de surcroît Jacques Chirac nie l’existence d’emplois fictifs. D’après Libération, un seul membre du bureau de l’UMP, Louis Giscard d’Estaing, a voté contre cet accord. Mais si, comme l’indique le président du groupe des Verts au Conseil de Paris Sylvain Garel, l’administration Chirac avait créé des centaines d’emplois fictifs qui pour l’essentiel ont échappé à la justice (Le Monde), à combien monte la facture globale pour les « petits citoyens » ? Le 8 septembre également, le communiqué du Conseil des ministres s’est abstenu d’évoquer la question des retraites en dehors de l’intervention du Président de la République, ce qui semble indiquer qu’aucune modification n’est apportée à ce jour au projet de loi présenté devant le gouvernement, alors que le Parlement délibère par une procédure accélérée. En revanche, le Conseil a entériné la création d’une « Commission de réflexion pour la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique ». Une mesure bien tardive et qui ressemble à un contre-feu in extremis. De son côté, Nicolas Sarkozy a fait savoir, dans une longue déclaration lue en Conseil des ministres sur le projet de prétendue « réforme » des retraites, que dans son esprit « le premier axe de cette réforme, c’est un nouvel âge de départ à la retraite », et qu’il se « refuse à revenir sur ce point ». Même si par la suite le Président de la République a demandé à Eric Woerth de procéder à quelques retouches du projet actuel, il paraît évident que rien ne changera dans l’essentiel en ce qui concerne l’esprit du projet de loi. Eric Woerth reste d’ailleurs en charge des opérations. Signe qu’il est jugé indispensable.

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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/09/17/retrait es-un-projet-de-loi-accelere-iii.html

Retraites : un projet de loi « accéléré » (III)

Le 17 septembre, le site de l’Elysée diffuse une étonnante conférence de presse de Nicolas Sarkozy tenue la veille à Bruxelles à l’issue du Conseil Européen extraordinaire du même jour. Au milieu d’un long monologue, le président de la République Française déclare que « Madame Reding s’est excusée » à propos d’une phrase de la déclaration du mardi 14 septembre de la vice-présidente de la Commission européenne sur l’évolution de la situation concernant les Roms. Viviane Reding s’était notamment déclarée « choquée par des circonstances qui donnent l’impression que des personnes sont renvoyées d’un Etat membre uniquement parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique » et avait ajouté : « Je pensais que l’Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la seconde guerre mondiale ». En réalité, si l’on s’en tient aux propos de Viviane Reding reproduits mercredi par Le Monde, la vice-présidente européenne s’est bornée à regretter « les interprétations qui détournent l’attention du problème qu’il faut maintenant résoudre » et a souligné : « Je n’ai en aucun cas voulu établir un parallèle entre la deuxième guerre mondiale et les actions du gouvernement français d’aujourd’hui ». Ce qui paraît évident, malgré les dangers tout aussi manifestes de l’actuelle politique du gouvernement français et la mise en cause de la légalité de cette politique par Viviane Reding. Les déclarations de Nicolas Sarkozy mises en ligne le 17 septembre par l’Elysée contiennent également l’affirmation : « Madame MERKEL m’a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l’évacuation de camps », aussitôt démentie par le gouvernement allemand. Le Parisien du 17 septembre souligne que, d’après le porte-parole de la chancellerie, Angela Merkel n’a pas évoqué avec Nicolas Sarkozy des camps de Roms « ni lors du Conseil européen, ni lors d’entretiens en marge ». Que devient la crédibilité gouvernementale française au plus haut niveau ? Et c’est dans le même flot de déclarations unilatérales, que Sarkozy ajoute encore : « De la même façon qu’un certain nombre de chefs d’État et de gouvernement annoncent une réforme des retraites ». Précisément, sur cette question l’Assemblée Nationale vient de nous offrir la douteuse performance d’un projet de loi débattu pour le première fois il y a dix jours et adopté en première lecture mercredi par une «  procédure accélérée ». Y a-t-il encore un Parlement dans l’avion ?

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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/09/18/retrait es-un-projet-de-loi-accelere-iv.html

Retraites : un projet de loi « accéléré » (IV)

Le 18 septembre, Le Monde publie un point de vue du président de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, intitulé « La réforme des retraites méritait mieux qu’une bataille d’obstruction ». Mais y a-t-il vraiment eu une quelconque bataille, en dehors de quelques gestes pour la galérie ? Tout compte fait, l’actuel projet de casse des retraites n’est que l’exécution des accords du Conseil Européen de Barcelone intervenus sous le gouvernement de « gauche plurielle » de Lionel Jospin. Il en a déjà été de même de la casse du Code du Travail, également programmée par ce Conseil Européen qui il y a huit ans et demi avait mis en avant la notion de « flexisécurité » reprise avec une grande unanimité dans la dernière campagne présidentielle. Le Conseil Européen tenu en mars 2002 à Barcelone avait prévu, avec échéance fixée à 2010, le recul de cinq ans de l’âge effectif de départ à la retraite dans l’ensemble de l’Union Européenne. Peut-on sérieusement croire à la sincérité des directions syndicales et politiques qui disent s’opposer au projet de Nicolas Sarkozy sur les retraites ? Ou se trouve-t-on en face d’une nouvelle opération de « canalisation » comme celle d’il y a un an, qu’Alain Minc avait été jusqu’à applaudir publiquement ? Et que faut-il entendre par travail « pénible » ? Reste-t-il encore beaucoup d’emplois qui ne le soient pas dans la réalité ? Le 18 septembre également, Le Monde commente la détérioration de la situation chez France Télécom, où vingt-trois suicides ont eu lieu depuis janvier de cette année. Et que penser d’un mot d’ordre tel que « Tous les coups sont permis pour anéantir nos concurrents », qui d’après Le Monde aurait été adressé par un « manager » à des responsables de l’animation commerciale ? Peut-on raisonnablement considérer comme « peu pénible » le travail dans ces conditions ? Au même moment, le démantèlement des prestations de l’assurance maladie a conduit le directeur général de la Mutualité française, Jean-Martin Cohen-Solal à annoncer une hausse importante des cotisations des mutuelles (L’Humanité, La Tribune). Qui pourra, à terme, mener une existence « peu pénible » ? De toute évidence, la prétendue « réforme » des retraites fait partie d’une opération de casse sociale beaucoup plus vaste. Mais qui s’y oppose vraiment, en dehors de quelques mises en scène ayant en vue le maintien des appareils et les élections présidentielles de 2012 ?

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